Il est indispensable de mettre en place des mesures urgentes pour arrêter l'opération spéciale menée dans l'est de l'Ukraine et pour parvenir à une désescalade de la situation dans ce pays, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain John Kerry. "Sergueï Lavrov a souligné la nécessité de mesures urgentes pour une désescalade de la situation en Ukraine, avant tout pour arrêter l'opération militaire visant les protestataires et pour mettre un terme aux actions agressives des ultranationalistes de Pravy Sektor (Secteur droit)", rapporte le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Sergueï Lavrov a en outre abordé le sujet des prisonniers politiques et a exhorté Washington à profiter de son influence pour contribuer à la libération des militants de la fédéralisation de l'Ukraine arrêtés. M. Lavrov "a attiré l'attention du secrétaire d'Etat américain [John Kerry] sur l'initiative du parti des Régions et des mouvements sociaux du sud-est du pays visant à engager un dialogue national inter-ukrainien et à procéder à des réformes constitutionnelles", stipule le communiqué ministériel. De son côté, M. Kerry a assuré que la partie américaine ferait son possible pour amener Kiev à entreprendre des mesures concrètes en vue d'une désescalade.
Des mercenaires géorgiens dans l'est du pays Des nationalistes géorgiens sont enrôlés pour tenir tête dans l'est de l'Ukraine aux partisans de la fédéralisation de ce pays, a rapporté hier le journal Izvestia, se référant à des sources au sein du Parlement géorgien. D'après la source, l'enrôlement est mené par Gotcha Bakhia, ancien chef des gardes-du-corps de l'ex-président Zviad Gamsakhourdia. Exilé en Finlande, il recrute des mercenaires au sein des nationalistes de Tbilissi. "Le financement du recrutement des volontaires est effectué via l'ONG géorgienne Zone libre et le parti Mouvement national uni qui était au pouvoir sous Mikhaïl Saakachvili", écrit le journal se référant à ses sources. Un des interlocuteurs du quotidien a souligné que les mercenaires étaient principalement des jeunes ou "ceux qui détestent la Russie et qui sont proches des groupes radicaux".
Ukraine: plus de 15 000 militaires déployés dans l'est du pays Les autorités ukrainiennes ont déployé 15 000 militaires dans les régions frontalières avec la Russie, a annoncé une source au sein du ministère russe de la Défense, appuyant ses propos sur les données obtenues par satellite. D'après l'interlocuteur de l'agence, la concentration de troupes autour de la ville de Slaviansk, théâtre depuis plusieurs jours d'un bras de fer entre partisans de la fédéralisation de l'Ukraine et forces armées régulières, ne s'inscrit pas dans le cadre d'une opération policière spéciale, mais ressemble plutôt par son envergure à une opération "visant à effacer cette ville de la surface du globe". Les images obtenues par satellite permettent de voir que les militaires déployés dans l'est de l'Ukraine sont appuyés par 160 chars, 230 véhicules blindés et d'au moins 150 canons, mortiers et LRM de type Grad et Smertch, a précisé la source. "Cette concentration de troupes est disproportionnée par rapport au potentiel des forces d'autodéfense armées d'un nombre limité de mitraillettes et pistolets", a souligné l'interlocuteur de l'agence, avant d'ajouter que le recours aux armes lourdes pour réprimer ceux qui avaient une vision différente de l'avenir du pays était inadmissible. Les nouvelles autorités ukrainiennes arrivées au pouvoir à l'issue du coup d'Etat du 22 février 2014 mènent dans l'est du pays une opération spéciale contre les partisans de la fédéralisation qui refusent de reconnaître le pouvoir de Kiev. Les grandes villes de l'est et du sud de l'Ukraine, dont Donetsk, Kharkov et Lougansk, connaissent depuis mars une mobilisation sans précédent des partisans de la fédéralisation du pays qui réclament des référendums sur le statut politique de leurs régions. Le mouvement de protestation contre la politique des nouvelles autorités de Kiev s'est étendu à différentes villes de la région de Donetsk, dont Slaviansk. Les autorités ukrainiennes ont lancé une opération militaire contre les manifestants. La confrontation a pris des formes particulièrement violentes à Slaviansk. Le blocus de cette ville a été défini comme objectif de la deuxième phase de l'opération spéciale lancée vendredi.