On a entendu, hier, des explosions et des coups de feu au centre de Marioupol, ville dans l'est de l'Ukraine, et un blindé est en flammes près de la mairie, rapporte le site local "0629". "On entend de nouveau samedi des explosions et des coups de feu au centre de Marioupol (…). Le ciel au-dessus de la mairie est noir de fumée. On apprend qu'un véhicule blindé y est en flammes", lit-on sur le site.
Plusieurs habitants de Marioupol ont raconté que des blindés ukrainiens étaient arrivés dans leur ville de 480 000 habitants et que des tirs avaient fait des morts et des blessés. Selon les dernières données de l'administration régionale de Donetsk, il s'agit de sept morts et de 39 blessés. D'après le ministre ukrainien de l'Intérieur par intérim, Arsen Avakov, une vingtaine de partisans de la fédéralisation de l'Ukraine et un militaire ont été tués vendredi à Marioupol lors d'une opération spéciale. Toujours selon M.Avakov, quatre insurgés ont été faits prisonniers. L'armée ukrainienne mène depuis la mi-avril une vaste opération contre les partisans de la fédéralisation, impliquant des hélicoptères et des blindés. Samedi 10 mai a été décrété jour de deuil dans la ville ukrainienne de Marioupol (est) suite à la mort violente de sept personnes lors d'une opération lancée par l'armée régulière contre les partisans de la fédéralisation, rapporte l'administration municipale. "Suite aux événements tragiques du 9 mai au cours desquels il y a eu des victimes et des blessés, samedi 10 mai a été décrété jour de deuil dans la ville de Marioupol. Le conseil municipal exprime ses profondes condoléances aux parents et proches des victimes", lit-on dans le communiqué. Selon les dernières données de l'administration régionale de Donetsk, il s'agit de sept morts et de 39 blessés. Depuis mars, les grandes villes de l'Est et du Sud de l'Ukraine, dont Donetsk, Slaviansk, Kramatorsk, Kharkov et Lougansk connaissent une mobilisation sans précédent des partisans de la fédéralisation du pays qui contestent les nouvelles autorités pro-européennes de Kiev et réclament des référendums sur le statut politique de leurs régions.
Londres et l'UE responsables C'est justement le comportement de Londres et de l'Union européenne qui a provoqué l'actuelle crise politique en Ukraine, a estimé hier le leader du Parti britannique de l'indépendance (UKIP), Nigel Farage, cité par les médias. "En invitant pratiquement l'Ukraine au sein de l'Union européenne, ils ont provoqué et attisé le mécontentement de la population. La même chose se rapporte également à l'Otan", a déclaré l'homme politique. Et d'ajouter que le rôle clé dans le déclenchement du conflit en Ukraine n'appartenait pas à la Russie, mais à deux politiques britanniques, notamment au Premier ministre David Cameron et au chef du Foreign Office Wiliam Hague qui en avaient imputé la responsabilité à Moscou. M.Farage a exprimé son profond regret au sujet de la crise en Ukraine. Son parti intervient pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Des actions de protestation contre la politique des nouvelles autorités ukrainiennes se déroulent dans le sud-est de l'Ukraine depuis mars. Les protestataires, pour la plupart des russophones, ne reconnaissent pas la légitimité des nouveaux gouverneurs nommés par Kiev suite au renversement du président Viktor Ianoukovitch le 22 février dernier et réclament la fédéralisation de l'Ukraine. Les troupes régulières ukrainiennes mènent une vaste opération spéciale dans la région de Donetsk. Le but de l'offensive est de réprimer les militants réclamant la fédéralisation de l'Ukraine, que Kiev qualifie de "terroristes". Lors de cette opération, il y a de nombreuses victimes des deux côtés.