Selon l'expert économiste Abdelhak Lamiri, l'Algérie est capable de réaliser des taux de croissance supérieurs à 10%, à moyen terme, et ce, grâce à une politique économique axée sur l'amélioration de la qualification des ressources humaines et l'efficience du management des entreprises. Ainsi, l'expert qui s'exprimait sur les ondes de la Radio nationale a déclaré "cette perspective n'est pas illusoire, pour peu que les pouvoirs publics optent pour une nouvelle stratégie économique, à l'occasion de l'élaboration du prochain plan quinquennal 2015-2019". Analysant le communiqué du Conseil des ministres, tenu le 7 mai dernier, M. Lamiri a relevé deux points essentiels et "éminemment positifs" selon lui: le premier concernant les instructions du chef de l'Etat pour l'organisation de concertations nationales et locales à l'occasion de l'élaboration du Programme 2015-2019, le second étant relatif à la nécessité de tirer les leçons des erreurs du passé. Pour cet économiste, les pouvoirs publics semblent ainsi avoir pris conscience que la construction d'une économie diversifiée et compétitive passe par la définition d'une nouvelle stratégie de développement. A ce titre, parmi les actions prioritaires à engager pour améliorer les performances de l'économie nationale, cet expert a souligné, d'une part, "la nécessité d'améliorer le niveau de qualification des ressources humaines en vue de les hisser au niveau des standards internationaux et, d'autre part, l'urgence à engager la modernisation du management des entreprises et administrations publiques". Pour M. Lamiri l'essor de l'économie nationale passe par le développement d'une économie du savoir. "Il faut créer des passerelles entre l'entreprise et l'université en impulsant les activités de recherche/développement" a-t-il préconisé. Evoquant le cadre d'élaboration du prochain quinquennal, cet expert a estimé que ce plan qu'il qualifie "de plan de la dernière chance" doit faire l'objet de la plus large concertation. "Le programme 2015-2019 devrait être soumis non seulement aux partenaires sociaux mais aussi aux ONG et autres experts relevant de la société civile ", a-t-il ainsi suggéré ajoutant "qu'une articulation devrait être recherchée entre la planification au niveau local (commune et wilaya) et le niveau national". Plaidant pour une large décentralisation de la décision économique, cet expert a, par ailleurs, relevé que l'Algérie gagnerait à s'inspirer de certaines expériences réussies à travers le monde citant le cas de la Chine où près de 60 % des exportations sont réalisées par des entreprises locales créées par les communes. Toutefois, il convient de noter qu'un chiffre pareil propulserait l'Algérie dans le groupe des BRICS, ce cercle restreint de pays en pleine forme d'un point de vue économique, à savoir le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. De ce fait, pour caresser ce beau rêve, l'Algérie compte lancer un ensemble d'études sur l'amélioration des capacités de production de l'agriculture, l'industrie, l'énergie et les mines, ainsi que l'amélioration de la qualité des soins de santé et de l'éducation. A ce jour, la croissance économique en Algérie est constituée à 85% de l'apport des hydrocarbures, des services et du BTPH.