Une quinzaine de policiers, dont deux officiers, ont été blessés dans la reprise samedi des affrontements intercommunautaires dans la ville de Ghardaïa (à 600 km au sud d'Alger) après quelques jours d'accalmie, a indiqué une source officielle. Les échauffourées, qui se poursuivent toujours, ont éclaté entre les jeunes du quartier de Ksar de Melika opposés à ceux du quartier de Theiniet El Makhzen qui se sont pris aux forces de police interposées pour disperser les foules, rapporte l'agence APS. Les heurts ont éclaté dans la rue principale de ce quartier populaire où des centaines de jeunes ont érigé des barricades à l'aide de pneus en feu et jeté des pierres sur les forces de l'ordre. Ces derniers ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une foule excitée prête à causer des dégâts au ksar de Melika où des jeunes ont grièvement blessé des passants. Faute d'avoir pu accéder au ksar de Melika, bouclé par un impressionnant dispositif de sécurité, les jeunes de ce quartier opposé à ceux du quartier de Theiniet El Makhzen se sont pris aux forces de police qui se sont interposées entre les deux groupes et ont tenté de les disperser. Des mobiliers urbains ainsi que des biens privés ont été saccagés notamment les devantures des hôtels situés dans ce quartier. Un grand nombre de jeunes cagoulés, armés de bâtons, de frondes, de pierres et autres projectiles circulent dans le quartier de Theiniet El Makhzen. Les forces de l'ordre sont toujours en interposition entre les deux groupes de jeunes, de Theiniet El Makhzen et celui de ksar Melika où deux habitations ont été incendiées avant-hier. Fin décembre, de violentes émeutes avaient déjà secoué la ville de Ghardaïa avant de connaître une période de calme. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait reçu, au début du mois courant, une délégation de citoyens représentant les communautés ibadite et malékite de Ghardaïa, afin de mettre fin aux tensions qu'a connues dernièrement la wilaya. A l'issue de cette rencontre, plusieurs décisions ont été prises afin de permettre le retour à la normale, notamment la création au niveau des communes touchées d'un conseil de sages, un "espace d'arbitrage et de conciliation" sur la base de la "coexistence harmonieuse et pacifique" ancestrale qui prévalait dans cette wilaya.