Les prix du pétrole montaient hier dans les échanges matinaux en Asie avant un rapport sur les stocks américains de brut et la publication des minutes d'une réunion de la banque centrale américaine. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet, dont c'est le premier jour de cotation, prenait 57 cents, à 102,90 dollars, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance s'adjugeant 21 cents, à 109,90 dollars. La veille, les prix du pétrole ont légèrement baissé à New York, dans un marché hésitant à la veille d'un rapport sur les stocks américains de brut qui pourrait montrer un nouveau record mais aussi une hausse de la demande avant l'été. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin, dont il s'agissait du dernier jour de cotation, a cédé 17 cents, à 102,44 dollars, sur le New York Mercantile Exchange(Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé à 109,69 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 32 cents par rapport à la clôture de la veille. "Les investisseurs ne sont pas très sûrs de la direction à prendre avant un rapport qui pourrait s'avérer tout aussi haussier que baissier pour les prix", a expliqué Carl Larry, de Oil Outlook and Opinions. Le département américain de l'Energie (DoE) fera part de ses chiffres hebdomadaires pour la semaine achevée le 16 mai, mercredi vers 14H30 GMT. D'une part, les opérateurs anticipaient "une nouvelle hausse des réserves de brut dans le pays, ce qui les ferait à nouveau grimper à de nouveaux records, et cela pèse sur les prix", a noté Matt Smith, de Schneider Electric. A 398,5 millions de barils la semaine dernière, les réserves américaines sont très proches de leur sommet de 399,4 millions de barils atteint fin avril. Il s'agissait alors d'un record depuis 1982, lorsque le DoE a commencé à publier des données hebdomadaires, et même depuis avril 1931 sur la base de données mensuelles. Selon les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut resteraient toutefois très légèrement en deçà d'un nouveau sommet, ne montrant qu'une hausse de 700 000 barils, à 399,2 millions de barils. Les réserves d'essence devraient elles afficher une hausse de 100 000 barils et les produits distillés, dont le gazole et le fioul de chauffage), une progression de 200 000 barils. D'autre part, la tendance baissière sur les prix était limitée par des attentes d'un nouveau recul, le quinzième consécutif, des stocks du terminal pétrolier de Cushing, qui servent de référence au pétrole échangé à New York. Ils ont reculé de près de moitié depuis fin janvier. L'augmentation de la capacité d'acheminement du brut vers les raffineries du golfe du Mexique depuis le début de l'année a en effet permis une nette décrue des réserves à Cushing au prix d'une hausse des stocks dans les entrepôts texans. Les opérateurs regarderont aussi avec attention les statistiques du DoE sur la demande en produits pétroliers, et en essence notamment, à quelques jours du départ officiel de la saison des grands déplacements aux Etats-Unis, avec le long week-end de Memorial Day. Le marché de l'or noir a aussi été soutenu par les inquiétudes persistantes sur l'offre de brut, du fait d'un regain de violence en Libye. Le gouvernement de ce pays clé dans la production pétrolière en Afrique du Nord a proposé lundi la "mise en congé" d'un parlement contesté en pleine crise politique, aggravée par une attaque armée contre cette instance ce week-end. Le blocage des terminaux pétroliers par des rebelles autonomistes depuis l'été dernier a provoqué la chute de la production à moins de 200 000 barils par jour, contre près de 1,5 million auparavant. Les opérateurs surveillaient aussi la crise en Ukraine, dont la survie risque de se jouer le week-end prochain au cours d'élections présidentielles, dans un contexte de risque d'une nouvelle flambée des tensions entre les partisans des autorités de Kiev et les pro-Russes.