Les prix du pétrole ont ouvert en baisse mardi à New York, dans un marché spéculant sur une nouvelle hausse des stocks de brut aux Etats-Unis qui les conduirait vers des niveaux record, malgré les tensions en Libye. Vers 13H15 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin, dont il s'agissait du dernier jour de cotation, cédait 23 cents, à 102,38 dollars, sur le New York Mercantile Exchange(Nymex). On commence à ressentir l'influence sur les prix du WTI du rapport hebdomadaire sur les stocks de pétrole aux Etats-Unis qui doit être publié mercredi dans la matinée par le Département américain de l'Energie (DoE), a relevé Matt Smith, de Schneider Electric. Les opérateurs anticipaient en effet une nouvelle hausse des réserves de brut dans le pays, ce qui les ferait à nouveau grimper à de nouveaux records, et cela pèse sur les prix, a poursuivi l'analyste. A 398,5 millions de barils la semaine dernière, les réserves américaines sont très proches de leur sommet de 399,4 millions de barils atteint fin avril. Il s'agissait alors d'un record depuis 1982, lorsque le DoE a commencé à publier des données hebdomadaires, et même depuis avril 1931 sur la base de données mensuelles. La tendance baissière sur les prix était toutefois limitée par des attentes d'un nouveau recul, le quinzième consécutif, des stocks du terminal pétrolier de Cushing, qui servent de référence au pétrole échangé à New York. Il ont reculé de près de moitié depuis fin janvier. L'augmentation de la capacité d'acheminement du brut vers les raffineries du golfe du Mexique depuis le début de l'année a en effet permis une nette décrue des réserves à Cushing au prix d'une hausse des stocks dans les entrepôts texans. Sur le front géopolitique, les investisseurs regardent toujours de près la situation en Libye, a noté M. Smith. Le gouvernement libyen a proposé lundi la mise en congé du Parlement contesté pour sortir le pays de la crise aggravée par une attaque armée contre cette instance et une offensive d'une force para-militaire dans l'Est du pays. Les violences risquent de plonger le pays dans la guerre civile et raviver les rivalités entre des dizaines de milices qui obéissent à leurs propres intérêts, qu'ils soient d'ordre idéologique, régional ou tribal. Ce pays clef dans la production pétrolière en Afrique du Nord est en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les autorités de transition ne parvenant pas à contrôler les innombrables milices armées qui font la loi dans le pays. Le blocage des terminaux pétroliers par des rebelles autonomistes depuis l'été dernier a provoqué la chute de la production à moins de 200.000 barils par jour, contre près de 1,5 million auparavant. Un récent accord avait permis la réouverture de deux ports sur quatre, mais les principaux terminaux sont toujours fermés.