Le gouvernement libyen par intérim a appelé avant-hier toutes les milices à quitter Tripoli et à rester en dehors de la politique, après que le président du Parlement a demandé à une force d'ex-rebelles de Misrata de venir protéger la capitale. Plusieurs milices misraties sont entrées dans la banlieue-sud de Tripoli jeudi, selon des témoins et des ex-rebelles, faisant craindre des affrontements avec les milices rivales de Zentani. Le cabinet du Premier ministre sortant Abdallah Al-Theni a appelé tous les chefs de brigades armées dans le grand Tripoli à rester loin de la scène politique pour ne pas mettre en danger la ville et ses habitants, selon un communiqué lu par le ministre de la Culture, Habib Lamine. Après une attaque dimanche contre le Congrès général national (CGN, Parlement), son président Nouri Abou Sahmein avait demandé au Bouclier de Libye Centre, une force d'ex-rebelles de Misrata ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi, de venir protéger la capitale et les institutions de l'Etat. Les milices de Misrata, à 200km à l'ouest de la capitale, sont connues pour leur appui à la légitimité du Congrès. A l'inverse, les brigades armées de Zenten, installées à Tripoli depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, réclament sa dissolution. La décision du président du CGN de faire venir le Bouclier Centre en présence d'autres forces à Tripoli menace la sécurité de la ville et de ses habitants, estime le gouvernement.