-Institutions : Le Congrès général national (CGN, Parlement) Plus haute autorité politique et législative du pays, formée par quelque 200 membres élus en juillet 2012, il accapare quasiment tous les pouvoirs. Le CGN est dominé depuis plusieurs mois par les islamistes qui ont gagné en influence, notamment en recrutant des députés indépendants et après la démission de plusieurs libéraux. Le CGN est critiqué, entre autres, pour avoir donné une «légitimité» aux milices islamistes en leur confiant des tâches de sécurité. -Le gouvernement : Victime des tiraillements politiques au Congrès, le gouvernement se plaint régulièrement de son manque de prérogatives, en particulier en matière de sécurité et de défense. Ali Zeidan, l'ancien chef de gouvernement qui a tenté de tenir tête aux islamistes du CGN, a été évincé en mars, après un long bras de fer. Il a été remplacé par son ministre de la Défense, Abdallah Al Theni, qui a démissionné quelques semaines plus tard tout en continuant à assurer les affaires courantes. Un nouveau chef de gouvernement, Ahmed Miitig, a été élu début mai par le Congrès lors d'un scrutin chaotique, contesté par plusieurs députés libéraux. M. Miitig devait présenter cette semaine son cabinet, qui doit être approuvé par le CGN, mais en raison des conditions de son élection, son gouvernement devrait être plus faible que les précédents. -L'armée :Troupes régulières En cours de formation, elle ne fait pas le poids devant les milices d'ex-rebelles lourdement armées qui ont puisé dans l'arsenal de l'ancien régime de Mouammar El Gueddafi. Plusieurs d'entre elles ont rejoint l'armée, mais en tant que groupes propres, et obéissent plus à leurs intérêts qu'à l'état-major. -Dans la région de Benghazi (est), l'Armée nationale libyenne : Une force paramilitaire formée récemment par le général à la retraite Khalifa Haftar, qui a lancé vendredi une opération armée contre des milices islamistes à Benghazi, affirme vouloir «éradiquer le terrorisme». Plusieurs officiers de la région orientale, y compris de l'armée de l'air, l'ont rejointe. K. Haftar est soupçonné par les autorités de mener une tentative de coup d'Etat. -Les Forces spéciales : Unité d'élite de l'armée régulière libyenne, souvent victime d'attaques attribuées à des groupes extrémistes, elle a officiellement gardé ses distances avec l'opération menée par M. Haftar. -Les milices : Brigades des Martyrs du 17 février et Rafallah Al Sahati. Deux puissantes milices islamistes qui dépendent «officieusement» du ministère de la Défense. Elles ont été chargées de plusieurs missions, notamment dans le sud du pays. -Brigade Ançar el charia : Soupçonnée d'implication dans l'assassinat de plusieurs officiers et soldats et dans l'attaque contre le consulat américain à Benghazi, en septembre 2012, qui a coûté la vie à l'ambassadeur américain Chris Stevens et trois autres Américains, elle a été récemment classée organisation terroriste par Washington. Ançar el charia a des «filiales» à Derna (est) et Syrte (centre). Elle en aurait aussi créé une à Sabratha (ouest). -La Force de la Cyrénaïque : Formée par des partisans du fédéralisme qui réclament l'autonomie de la région orientale, elle comprend les gardes des installations pétrolières qui bloquent des ports pétroliers dans l'est du pays. -Dans la région de Tripoli, Les brigades de Zenten, Al Qaaqaa et Al Sawaek : Bien implantées dans la capitale, elles contrôlent l'aéroport et plusieurs sites militaires. Hostiles aux islamistes, elles sont considérées par leurs rivaux comme le bras armé du courant libéral et sont parmi les brigades les plus disciplinées et les mieux armées de Libye. Elles dépendent officieusement du ministère de la Défense et ont revendiqué l'attaque du 18 mai contre le CGN, réclamant sa dissolution. -La Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye et le Bouclier de Libye : Ces groupes sont composés de plusieurs milices islamistes considérées comme le bras armé des blocs islamistes du Congrès. -Les milices de Misrata : Comme leurs rivales zentanies, elles sont considérées comme faisant partie des plus puissantes et des mieux armées du pays. Elles ont rejoint plusieurs autres forces, comme le Bouclier de Libye ou la Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye, mais obéissent souvent à l'intérêt de leur ville. Contrairement aux Zentanis, elles défendent la «légitimité» du CGN.