Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib a, jeudi dernier, à Oum El Bouaghi, appelé à des mesures pour la satisfaction des besoins de la population surtout à l'approche du Ramadhan et de la saison estivale. Il est prévu, à cet effet, l'accélération de la réalisation des forages en cours dans certaines villes comme Aïn Kercha, et l'augmentation du débit du forage pour les populations d'Aïn Beïda. Ces réalisations restent la seule solution d'urgence envisagée pour atténuer les contraintes des citoyens, en attendant que l'eau arrive, comme prévu, via le barrage de Bou Haroun qui devra satisfaire les besoins des plusieurs wilayas de l'Est, à l'instar d'Oum El Bouaghi et Aïn Beïda. Le projet des grands transferts hydrauliques depuis le barrage de Béni Haroun vers la wilaya d'Oum El Bouaghi sera achevé en 2016. Au cours d'un point de presse, tenu en marge d'une visite d'inspection dans cette wilaya, le ministre a indiqué que les premiers volumes d'eau provenant de la station de pompage d'Oued Athmania (Mila) pour être acheminés vers le barrage d'Ouarkiss, dans la commune d'Ain Fakroun, via la station d'Ain Kercha, arriveront "avant la fin du mois de juin prochain". M. Necib a également souligné que cet important projet, appelé à approvisionner les wilayas d'Oum El Bouaghi, de Khenchela et de Batna en eau potable et d'irrigation, "traduit les efforts déployés par l'Etat pour moderniser le système des transferts d'eau du pays". Selon les explications fournies au cours de la visite du ministre par les responsables locaux du secteur, quelque 140 000 m3 devraient être pompés vers le barrage d'Ouarkiss par la station d'Ain Kercha qui recevra les mêmes équipements modernes que ceux installés dans la station d'Oued Seggane (Mila). Une "ligne d'urgence" Beni Haroun-Ain Fakroun est actuellement en construction, à l'instar de celle alimentant désormais le barrage de Koudiet Medouar, à Batna, selon les mêmes responsables qui prévoient à l'avenir la réalisation de stations de traitement et de pompage pour alimenter les grandes villes de cette wilaya, comme le chef-lieu et les agglomérations d'Ain Beida, d'Ain M'lila, d'Ain Fakroune et d'Ain Kercha. Le ministre a par ailleurs annoncé, lors de sa visite, la décision de porter de 12.000 à 20.000 m3 le volume d'eau pompé depuis le barrage d'Ain Dalia (Souk Ahras) pour alimenter les trois villes de Berrich, d'Ain Beida et d'Oum El Bouaghi, afin d'augmenter la dotation journalière à la veille du mois sacré de Ramadhan. M. Necib a inspecté le projet de protection de la ville de Souk Naâmane contre les inondations, prévu sur un kilomètre, pour une enveloppe financière de 90 millions de dinars. Il s'est également enquis, à Ain Kercha, du projet de la station de pompage, en voie de réalisation, exhortant au passage les responsables du chantier à hâter la cadence des travaux pour résorber le retard enregistré. Le ministre a également inspecté, à Ain Fakroun, un forage d'un débit de 30 litres/seconde, destiné à renforcer l'alimentation en eau potable de cette ville de 60.000 habitants, confrontée à un déficit chronique en eau potable. Pour rappel, le complexe hydraulique de Béni Haroun comprenant plusieurs barrages, stations de pompage et conduites de transfert et d'adduction, a été conçu en trois tranches. La première tranche comprenant le barrage de Beni Haroun d'une capacité de 997 Hm3, la station de pompage de Beni Haroun, le barrage intermédiaire d'Oued Athmania puis l'alimentation en eau potable de Constantine et de Mila, a été inaugurée par le président de la République en septembre 2007. La deuxième tranche consiste en le transfert des eaux depuis le barrage intermédiaire d'Oued Athmania vers la station de pompage d'Aïn Kercha puis vers deux autres barrages : celui de Koudiat M'daouar à Batna et celui d'Ourkiss à Oum El-Bouaghi. La troisième tranche, quant à elle, porte sur la réalisation du barrage de Boussiaba et d'une station de pompage. Le complexe fait partie d'un important programme de mobilisation des eaux de surface et de leur transfert interbassins dans l'objectif de combler les fortes inégalités hydrologiques. Enfin, si les délais de réalisation de ce mégaprojet connu sous le nom Système Béni Haroun sont respectés comme prévu, son incidence touchera à court terme de grands secteurs voraces en eau, donnera un coup de fouet à la dynamique de développement et ressuscitera certainement ces contrées agropastorales devenues désertiques, sans pour autant omettre de rappeler, que l'eau est synonyme de vie.