Les importations algériennes de lait de transformation ont atteint 633,80 millions de dollars, durant les quatre premiers mois de 2014 et contre 438,14 millions de dollars à la même période en 2013, d'où une hausse de 44,66%, comme l'indiquent les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes. En 2013, les importations de l'Algérie de lait de transformation ont reculé de 1,47% à 1,13 milliard de dollars. Les quantités importées ont également baissé de 11,88% pour atteindre 277.528 tonnes. Il faut bien savoir que l'Algérie produit actuellement environ 3,5 milliards de litres de lait cru par an et en importe l'équivalent de 1,5 à 2 milliards de litres, alors que la consommation est estimée à plus de 5 milliards de litres/an. On notera, toujours selon la même source, que les quantités importées de lait sont estimées à 125.471 tonnes durant les quatre premiers mois de cette année contre 116.383 tonnes à la même période de 2013, également en hausse de 7,8%. Les professionnels expliquent que l'importante hausse de la valeur des importations par rapport aux quantités importées, est due à une hausse des prix de la poudre de lait sur le marché international, dopée essentiellement par une forte demande de la Chine, premier importateur mondial. Ces importations viennent renforcer les stocks existants afin de faire face à l'augmentation de la demande nationale, essentiellement à l'approche du mois de Ramadhan. Les stocks actuels de poudre de lait, dont dispose l'Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers (Onil), couvrent les besoins du marché national pour plusieurs mois, avait assuré le 30 avril dernier, le directeur général de l'office Fethi Messar. Encore faut-il rappeler que les subventions de l'Etat accordées à cette matière ont atteint 30 milliards DA en 2013 contre 26 milliards DA en 2012 et 24,5 milliards en 2011. "Nous disposons de quantités nécessaires jusqu'au mois d'octobre 2014 et nous avons même payé les achats programmés entre novembre 2014 et février 2015. Tous les besoins des laiteries, publiques et privées, en cette matière ont été et seront satisfaits", avait alors souligné Fethi Messar. D'ailleurs, il est important de souligner également que l'Office rassure les producteurs ainsi que les consommateurs, "qu'il n'y aura aucun problème même durant le mois de Ramadhan". "Le ministère de l'Agriculture et l'Office ont pris toutes les dispositions nécessaires", avait encore indiqué le directeur général de l'office Fethi Messar. Il est utile de noter qu'en dépit des mécanismes mis en place par le gouvernement, l'Algérie ne produit en moyenne qu'un tiers de la consommation annuelle de la population en lait puisqu'on remarque bien que quelque 2 milliards de litres par an proviennent de l'importation. Ainsi et à titre d'exemple, et selon les statistiques établies en novembre dernier par le ministre de l'Agriculture, la production de la filière lait a enregistré, au cours de la campagne 2012-2013, plus de 3.4 milliards de litres de lait (contre 3.1 milliards de litres en 2011-2012), toutes productions confondues, pour un objectif global annuel retenu au titre des contrats de performance (2013) de 3,048 milliards de litres de lait. Quant à la collecte de lait cru, elle était de 701 millions de litres pour la même campagne, contre 687.9 millions de litres réalisés lors de la précédente campagne. D'autre part, le bilan des Douanes algériennes indique que durant les 10 premiers mois de 2013, les importations algériennes de lait de transformation ont reculé à 989,357 millions de dollars, contre 1,026 milliard de dollars à la même période de l'année écoulée, en baisse de près de 3,6%. Les quantités de lait importées ont également chuté de près de 12,4%, passant de 280.010 tonnes durant les 11 premiers mois de 2012 à 245.335 tonnes à la même période de 2013. Cette baisse des importations et la faible production intérieure de cette matière de large consommation ont engendré la rareté du lait en sachet, ainsi que la hausse des prix des dérivés du lait. Et c'est ainsi que pour parer à cette situation, les pouvoirs publics se tournent de nouveau vers l'extérieur en programmant une importation globale de 75 000 tonnes de poudre de lait pour tenter de juguler la crise.