Le dossier de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) verra-t-il le bout du tunnel ? Oui, a rassuré, récemment, à Alger, M. Paul Tran Van Thinh, l'ancien ambassadeur de l'UE auprès de l'OMC. A en croire ses dires, l'Algérie pourrait décrocher son ticket d'entrée dans cette organisation, dans les deux ou trois prochaines années. Il a affirmé que la place de l'Algérie au sein de cette organisation " est bien réservée ", indiquant, toutefois, que les avantages que peut tirer l'Algérie de cette accession ne peuvent pas être perceptibles dans l'immédiat. En attendant, Mme Thu Long Tran-Wasecha, de l'OMC, a fait savoir que " de nombreux sujets n'ont pas encore été clarifiés par les équipes algériennes de négociation ". Consciente de l'importance de cet enjeu, l'Algérie devrait soumettre prochainement une nouvelle offre à l'OMC, pour ce qui est des tarifs douaniers, notamment. Selon les propos du ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaâboub, cette "l'offre devrait être transmise à la chefferie du gouvernement" pour aval. "Avec cette offre, nous espérons pouvoir décrocher la conclusion des négociations avec au moins six grands membres de l'OMC", a-t-il soutenu, précisant qu'elle a été établie par tous les secteurs concernés. C'est dire que l'Algérie cumule la plus longue négociation dans l'histoire des accessions et sa première demande d'adhésion au GATT (ancêtre de l'OMC) remonte à 1987. Les négociations ont été retardées en raison de son statut de pays pétrolier et du refus de l'Algérie de l'ouverture des services relatifs au secteur de l'énergie. Jusqu'ici, elle a déterminé avec l'OMC les conditions d'accès aux fournisseurs étrangers dans 87 sous-secteurs de services sur les 161 sous-secteurs qui font l'objet de discussions. Parallèlement, l'adhésion de l'Algérie à la zone arabe de libre-échange sera discutée lors de la prochaine réunion de la Ligue arabe, prévue en septembre au Caire, une période de transition pour " faire un démantèlement progressif des droits de douanes (et) ne pas aller d'une façon frontale à cette zone ". La zone arabe de libre-échange est entrée en vigueur en janvier 2007, avec la participation de 17 membres de la Ligue arabe sur 22, dont les échanges représentent 94% de la totalité du commerce interarabe, avait indiqué le secrétaire général de la Ligue, Amr Moussa, en décembre. Il avait précisé que l'Algérie avait présenté en octobre 2006 les "documents nécessaires" pour son adhésion, mais qu'elle n'avait pas formellement adhéré à cette zone. La Mauritanie, la Somalie, Djibouti et l'Union des Comores n'avaient pas non plus adhéré en janvier. La zone regroupe l'Arabie Saoudite, Bahreïn, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Irak, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Libye, le Maroc, Oman, l'Autorité palestinienne, le Qatar, le Soudan, la Syrie, la Tunisie et le Yémen. Sa création avait été décidée par le sommet arabe d'Amman en 2001. Les pays participants ont progressivement éliminé leurs droits de douanes les uns vis-à-vis des autres.