Cinq soldats américains et un afghan ont été tués dans le sud de l'Afghanistan, vraisemblablement après avoir été bombardés accidentellement par les forces de l'Otan lors d'affrontements contre les insurgés talibans, a-t-on appris mardi de sources concordantes. L'incident s'est produit dans la province de Zabul (sud-est), alors que des soldats de la Force internationale de l'Otan (Isaf) menaient conjointement avec l'armée afghane une opération liée à la préparation du second tour de l'élection présidentielle, prévu samedi, selon des sources de sécurité afghanes. Cinq soldats américains ont été tués hier lors d'une opération de sécurité dans le sud de l'Afghanistan. Les enquêteurs envisagent la possibilité qu'un tir fratricide en soit la cause, a déclaré à Washington le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby. Leur mort est survenue quand leur unité est entrée en contact avec les forces ennemies, a précisé l'Isaf, en indiquant qu'une enquête avait été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l'incident. Si ce scénario d'une frappe accidentelle n'est évoqué à ce stade par le Pentagone et l'Otan qu'à titre de possibilité, deux responsables afghans ont été beaucoup plus affirmatifs. Les forces afghanes étaient engagées dans des combats contre les insurgés lorsque les soldats étrangers ont sollicité un soutien aérien qui (les) a bombardés par erreur, a déclaré un porte-parole local de l'armée afghane, Mohsin Khan. Un soldat afghan a également été tué à cette occasion, a-t-il dit. Cinq soldats de l'Otan ont été tués par un bombardement de leurs propres forces, a confirmé le chef de la police provinciale, Ghulam Sakhi Roghlewani. Cet incident, rare, est le plus meurtrier pour l'Isaf depuis la mort de cinq soldats britanniques en avril dernier à la suite d'un accident d'hélicoptère Lynx dans la province de Kandahar, bastion des rebelles islamistes dans le sud du pays. Les troupes de l'Otan ont achevé en juin 2013 de transférer le contrôle de sécurité du pays aux forces afghanes, et n'assurent plus depuis que des missions de formation et de soutien, notamment aérien. Selon le site indépendant icasualties.org, quelque 3 444 soldats de l'Isaf ont été tués depuis le début des opérations en Afghanistan, fin 2001, déclenchées dans la foulée des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. La majorité des 50 000 soldats de la coalition quitteront l'Afghanistan d'ici à la fin de l'année, un retrait qui fait craindre une nouvelle flambée de violences dans un pays où les talibans restent forts, malgré plus de douze ans de présence militaire occidentale. Les Etats-Unis, qui dirigent la coalition militaire depuis le début de cette guerre devenue la plus longue de leur histoire, ont proposé de maintenir 9 800 soldats dans le pays après 2014, avant un retrait graduel d'ici à la fin 2016. La mise en œuvre de ce plan dépendra toutefois de la signature par le futur président afghan du Traité bilatéral de sécurité (BSA) encadrant les conditions d'une présence militaire américaine après 2014. Le président afghan Hamid Karzaï, en fin de mandat, a refusé jusqu'à présent de parapher cet accord, au grand dam de Washington, mais les deux candidats en lice pour lui succéder, Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah, se sont déjà engagés à le signer.