Les Bourses européennes étaient en baisse avant-hier, l'inquiétude concernant la situation en Irak l'emportant sur la publication de bons indicateurs américains. La situation en Irak se traduit par une hausse des prix du pétrole, qui pourrait peser à terme sur la croissance dans le monde. En attendant, la production industrielle aux Etats-Unis a augmenté davantage que prévu en mai et l'activité manufacturière de la région de New York a continué de progresser en juin à la surprise des analystes, qui tablaient sur un recul. La possibilité de voir les Etats-Unis et l'Iran coopérer dans le dossier irakien a également apporté un peu de soulagement. "C'est plus une phase de temporisation que de consolidation. On ne voit pas trop ce qui peut faire baisser nettement le marché tant les flux (financiers) restent favorables", grâce aux politiques monétaires ultra-accommodantes des banques centrales, a commenté Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse. L'Eurostoxx a perdu 0,65%. La Bourse de Paris a terminé en baisse (-0,73%) mais a continué de résister aux incertitudes suscitées par la dégradation de la situation en Irak. L'indice CAC 40 a perdu 33,23 points à 4 510,05 points, dans un volume d'échanges modéré de 2,6 milliards d'euros. Le CAC 40 a tendance à reprendre son souffle après la hausse des indices depuis plusieurs mois et l'accélération qui a suivi l'annonce des nouvelles mesures de la Banque centrale européenne (BCE) début juin. BNP Paribas a pris 0,16% à 51,58 euros. Iliad a une nouvelle fois profité (+0,48% à 232,00 euros) de sa position centrale en cas de consolidation du secteur des télécoms en France. Technip a gagné 0,37% à 78,79 euros. Alstom a perdu 0,90% à 29,33 euros. L'allemand Siemens et le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) ont fait lundi une offre formelle sur l'industriel français, Siemens proposant de racheter pour 3,9 milliards d'euros l'activité turbine à gaz tandis que MHI prendrait jusqu'à 10% du capital et formerait trois coentreprises. La Bourse de Londres est restée sous pression en raison des violences qui agitent l'Irak et font grimper les cours du pétrole. L'indice FTSE 100 a clôturé sur une nouvelle baisse de 0,34%, soit de 23,21 points par rapport à la clôture de vendredi, à 6 754,64 points. "Les actions ont été pour la plupart dans le rouge aujourd'hui en Europe alors que le gouvernement envisage une action en Irak", a commenté Jasper Lawler de CMC Markets. Le groupe boursier London Stock Exchange a cédé 2,39% à 1920 pence, l'opérateur de télécommunications BT 2,38% à 384,9 pence, le groupe de défense BAE Systems 1,81% à 418,4 pence et la compagnie aérienne EasyJet 1,51% à 1 435 pence. Les minières ont gagné du terrain à l'image de Fresnillo (+1,86% à 822 pence), de Glencore (+1,42% à 322,5 pence) ou d'Anglo American (+0,85% à 1422 pence). La Bourse de Francfort a fini en recul. Le Dax a reculé de 0,29% à 9 883,98 points tandis que le MDax des valeurs moyennes a perdu 0,42% à 16 837,55 points. En tête du Dax, le fabricant de logiciels professionnels SAP a gagné 0,87% à 56,66 euros, suivi du laboratoire Merck (+0,67% à 128,25 euros) et du numéro un mondial des services et matériels de dialyse FMC (+0,56% à 47,73 euros). Le groupe de BTP HeidelbergerCement a pris 0,47% à 64,26 euros. Siemens a grignoté 0,02% à 98,82 euros. Lufthansa a perdu 0,86% à 16,13 euros. Deutsche Bank a reculé de 1,51% à 27,43 euros. La Bourse de Bruxelles a perdu 0,32% lundi à 3 141,83 points. Delhaize a enregistré le plus fort recul (-1,94% à 49,99 euros), à deux jours d'un conseil d'entreprise qui devrait avoir lieu sous haute tension après l'annonce la semaine dernière d'un plan social avec 5 000 licenciements à la clé. Bekaert a reculé de 1,11% à 27,59 euros, et le bancassureur KBC de 0,90% à 41,92 euros. Les hausses ont été rares mais l'assureur Delta Lloyd a progressé de 2,67% à 18,48 euros, et le laboratoire pharmaceutique UCB de 1,10% à 60,41 euros. La Bourse suisse a démarré en légère progression, l'indice SMI des 20 valeurs vedettes clôturant en hausse de 0,11% à 8 663,59 points bien que la majorité des titres aient fini en baisse. Actelion a bondi de 14,90% à 104,50 francs après la publication d'une étude de phase III démontrant l'efficacité du selexipag, son traitement à l'étude pour l'hypertension artérielle pulmonaire. La banque UBS a cédé 1,09% à 17,31 francs. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,37% à 412,54 points. ING a cédé 1,33% à 10,41 euros. L'assureur Delta Lloyd a gagné 2,67% à 18,48 euros. La bourse de Milan a clôturé en baisse de 0,86% à 21 976 points. BMPS a continué à évoluer sur les montagnes russes, terminant sur un bond de 21,34% à 2,212 euros. World Duty Free a progressé de 0,87% à 9,905 euros et Atlantia de 0,58% à 20,92 euros. La banque Carige, qui elle aussi augmente son capital, a gagné 0,86% à 0,165 euro. Telecom Italia a chuté de 4,20% à 0,9455 euro. La Bourse de Madrid a fini en baisse de 0,95%, à 11 008,2 points. Les grandes valeurs bancaires ont fini nettement dans le rouge, après les vives critiques du président de la Commission Européenne José Manuel Barroso, contre le travail de la Banque d'Espagne pendant la crise. Santander a perdu 1,54%, à 7,738 euros, BBVA a fini en recul de 1,65%, à 9,586 euros et CaixaBank a plongé de 1,75%, à 4,608 euros. La Bourse de Lisbonne a reculé de 0,61% à 7 194,60 points, sous l'effet de la mauvaise tenue des valeurs bancaires et du secteur des télécommunications. Banco Espirito Santo (BES) a subi la plus forte baisse, perdant 3,02% à 0,96 euro. BPI et BCP ont reculé respectivement de 1,54% à 1,66 euro et de 0,11% à 0,18 euro. Zon Optimus a chuté de 2,89% à 4,90 euros, alors que l'opérateur historique Portugal Telecom a cédé 0,25% à 2,83 euros. Mota Engil s'est envolé de 6,10% à 6,26 euros.