La conférence gouvernement-walis sur la politique nationale de la jeunesse, ouverte en séance plénière, mardi, par le président de la République, s'est achevée par l'adoption d'un projet de plan d'actions à court, moyen et long termes, et des recommandations issues des débats, deux jours auparavant, en ateliers. "Les recommandations des ateliers et le programme des travaux de cette rencontre représentent l'ébauche d'une vision nouvelle sur la jeunesse", a déclaré le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, à l'issue de la conférence. Le président Bouteflika a annoncé l'élaboration prochaine d'un plan qui "tend, a-t-il dit, à améliorer l'efficacité des actions engagées et à rénover les méthodes de travail", insistant sur "l'attention que devraient porter les responsables de tous les secteurs à l'importance de l'adhésion des jeunes aux programmes qui vont être lancés". Le chef de l'Etat a ajouté que "cette politique n'est pas conjoncturelle. Elle porte sur le très long terme pour répondre au défi d'un avenir sans concession". Les experts réunis autour de l'atelier sur "les attentes de la jeunesse et la stratégie de prise en charge" ont vivement recommandé une participation effective des jeunes à l'élaboration de la stratégie visant l'intégration de la jeunesse. Ils ont, à cet effet, plaidé en priorité en faveur d'"une participation effective des jeunes à l'élaboration de cette stratégie", à travers des canaux et des cadres d'expression, de consultation, locaux et centraux tels que les associations, les médias et les structures d'écoute. Quant aux experts ayant planché sur "l'éducation, la formation, l'apprentissage et l'accès aux connaissances ", ils ont préconisé la promotion d'une éducation et d'un apprentissage fondés sur l'esprit critique, les valeurs nationales et l'ouverture sur les valeurs universelles. Ils ont argué que la promotion de ces valeurs vise à "éviter toutes les dérives actuelles" des jeunes, ajoutant que cela se concrétise à travers le confortement de la refonte des contenus pédagogiques et de la modernisation des méthodes d'enseignement, accompagnées d'une évaluation des résultats atteints par des organismes de recherche. Les experts réunis autour de l'atelier sur "l'emploi et l'insertion professionnelle des jeunes" ont proposé la création d'un fonds dédié à la microentreprise et à l'emploi des jeunes. Ils ont estimé que ce fonds, régi par des règles souples, favoriserait la promotion de l'esprit de partenariat dans le cadre du financement des activités génératrices de richesse. Les participants au débat sur "l'intégration des jeunes dans l'environnement social" ont, pour leur part, suggéré la création d'un centre de recherche multidisciplinaire sur la jeunesse et d'un réseau national d'information, destiné à "faciliter la prise de décision par les pouvoirs publics". Ce centre devrait mener des recherches en psychologie, sociologie et sciences juridiques, tandis que le réseau national d'information préconisé aurait pour objectif de "favoriser la cohérence des actions sectorielles en faveur de la jeunesse". Les experts qui ont débattu le thème des "déviations et les fléaux sociaux", ont recommandé d'"insérer l'information sur la toxicomanie dans les programmes d'éducation civique et religieuse", et de "multiplier les centres de désintoxication". Ils ont également appelé à la "mise en place d'un programme de lutte contre les différents réseaux criminels de recrutement des jeunes, d'endoctrinement, d'incitation à l'intolérance, à la violence et au terrorisme". Enfin, les conclusions émises par les participants au débat sur "l'intersectorialité et la mise en cohérence des démarches : les aspects institutionnels", font ressortir la nécessité de mettre en place un mécanisme de coordination et d'animation au plus haut niveau de l'Etat chargé de concrétiser la politique nationale de la jeunesse. Les experts ont proposé en outre, l'adoption d'une charte de la jeunesse sous-tendue par une loi cadre, qui serait secondée, notamment, par un département ministériel dédié à la jeunesse. Ils ont également plaidé pour "plus de cohérence" entre les différents programmes sectoriels, l'adaptation de l'ensemble des textes législatifs et réglementaires aux besoins des préoccupations de la jeunesse, et la mise en place des conditions juridiques favorables à l'encouragement de l'esprit d'entrepreneuriat des jeunes.