Cinq films algériens de référence sont à l'affiche à la City University of New York (CUNY) via le Cuny TV Canal 75, une chaîne du câble desservant les cinq arrondissements de la ville. Les films qui ont révélé dans les années 70 les cinéastes algériens au grand public sont entre autres l'incontournable Omar Gatlato de Merzak Allouache Bab el-Oued City du même réalisateur, la Palme d'or à Cannes en 76, Chroniques des années de braise ” (Chronicle of the Year of Embers) de Mohamed Lakhdar-Hamina, Une femme pour mon fils (A Wife for My Son) d'Ali Ghanem et enfin Vivre au paradis (Living in Paradise) de Bourlem Guerdjou. La projection de ces œuvres sera suivie de débats tandis que ce programme filmique restera à l'affiche jusqu'au 11 octobre prochain. Montrée déjà en avril sous l'intitulé de “ Algeria Through Its Own Eyes” (L'Algérie par ses propres yeux), cette série de cinq films fait partie des meilleures cuvées algériennes du 7e art. La semaine dernière Merzak Allouache était l'invité du Cork Film Festival 2007 en Irlande, et a fait l'objet d'un special focus avec la projection de Omar Gatlato, Bab el Oued city et Salut cousin ! En marge d'un cycle de projections d'une sélection de ses films, organisé durant le mois de février 2006 par l'université Harvard de Boston (USA), Merzak Allouache s'est vu récompenser d'un “ Reba Stewart and Genevieve McMillan Award ”. Les projections de Omar gatlato, Bab el Oued City, Salut Cousin !, L'Autre monde et Bab el-Web ont été suivies de causeries en présence du cinéaste algérien. Simple agent de la poste, Merzak Allouache, 63 ans, a monté doucement l'échelle de l'image et du son. Il commence ses études de cinéma à l'INC d'Alger et les finit à l'IDHEC de Paris. Il travaille d'abord pour l'OAA puis pour le CNC, avant de rejoindre l'ONCIC, l'ancêtre du CAAIC en qualité de réalisateur dés 1975. Il est assistant-réalisateur pour Mohamed Slim-Riad et tourne lui-même deux documentaires au milieu des années 70. Il acquiert une renommée internationale avec son premier film Omar Gatlato. L'œuvre coupe carrément avec l'héroïsme ambiant des films révolutionnaire de l'après- indépendance. Il s'intéresse plutôt à la jeunesse et aux problèmes sociaux et affectifs de l'époque. Omar Getlato sera le parfait algérien macho qui rêve d'amour et d'évasion. Le cinéaste n'arrivera jamais à se défaire de ces sujets ainsi que des espaces qui ont été les moteurs et les décors de la plupart de ses films. Et puis d'ailleurs, vingt ans après, Omar Gatlato qui l'a d'abord révélé à Cannes, le cinéaste est retourné dans le même quartier populaire d'Alger pour y tourner Bab el Oued City, puis Bab El Web. Le premier film décrit la montée de l'intégrisme religieux et de la violence, au tournant des années 90. Le second explore les rapports amoureux et les rêves de jeunes à travers l'outil Internet. A nouveau en France après 1994 et manifestant “ le désir de continuer à témoigner sur l'Algérie ”, il a ensuite tourné Salut Cousin !, un film plus proche de la comédie que du drame. Puis ce sera Alger, Beyrouth pour Arte et L'Autre monde qu'il tourne en Algérie. Ces deux derniers films n'auront pas convaincu mais Allouache qui a aussi signé un flope pour la télé, “ Babor Dzaïr ” restera l'auteur de, Omar Getlato. Avec Chouchou, sorti en mars 2003, Merzak Allouache a renoué avec la comédie et Gad (Elmaleh à qui il avait offert son premier rôle principal dans Salut Cousin.