Le 7e art algérien commence à s'exporter. Après Sans Francisco, voilà un autre festival qui se penche sur notre art moribond...Force est de constater hélas, que ce sont toujours les mêmes films qui reviennent ou presque! Les organisateurs américains de telles rencontres, placées surtout et principalement sous l'angle de l'étude d'autres expériences cinématographiques à travers le monde, se préoccupent de faire découvrir aux spectateurs américains et à leurs étudiants ou adhérents un autre cinéma éloigné des clichés de Hollywood et qui exprime une réalité et des préoccupations, des angoisses et des sentiments qui méritent d'être portés à la connaissance d'un plus large public. Le centre universitaire de New York Cuny TV, Channel 75, est l'initiateur de cette manifestation. C'est un département d'études et de formation aux métiers du cinéma et de la télévision mais aussi une cinémathèque et un lieu de rencontres de cinéphiles de l'une des plus importantes métropoles des Etats-Unis. Les missions de Cuny TV, Channel 75 est d'organiser des projections- débats autour des cinémas du monde pour découvrir les richesses et les originalités des créations cinématographiques et télévisuelles dans ces pays. Le cinéma algérien, encore très peu connu aux Etats-Unis, est à l'honneur, mi octobre-mi novembre, à New York, où seront projetés, dans le circuit cinéma d'art et d'essai, plusieurs des films les plus marquants de la cinématographie algérienne de ces dernières années. Un cycle de cinq des oeuvres majeures du cinéma moderne algérien, à savoir Chroniques des années de braise (1975) de Mohamed Lakhdar-Hamina, Omar Gatlato (1976) et Bab El Oued City (1994), de Merzak Allouache, Une femme pour mon fils (1982), de Ali Ghanem et Vivre au paradis (1998) de Boualem Guerdjou. Le Two Boots Pioneer Theater de la ville de New York, a pour sa part organisé, mardi dernier, une projection-débat autour du film Bab El Web de Merzak Allouache, dont l'oeuvre cinématographique reste l'une des mieux connues du cinéma algérien, avec La bataille d'Alger de Yacef Saddi/Gillo Pontecorvo et les oeuvres de Rachid Bouchareb, dont l'oeuvre Indigènes avait été présentée en sélection étrangère aux derniers Oscars. Notons que Merzak Allouache avait été distingué, en février 2006, par le Centre d'études sur le cinéma de l'université américaine de Harvard (Boston, USA), qui lui avait attribué son prix The Reba Stewart and Genevieve Mc Millan Award pour l'ensemble de son oeuvre. La distinction lui avait été remise par le Département des études audiovisuelles et de l'environnement et le Film Study center de cette importante université américaine qui avait organisé à cette occasion un cycle de projections (24-26 février) de six des oeuvres majeures de l'enfant terrible du cinéma algérien. Les films Bab El Oued City, Salut Cousin (1996), L'autre monde (2001), Omar Gatlato et Bab El Web (2005) avaient été présentés en présence de l'auteur qui estimait, dans une déclaration, que cette récompense était celle aussi du nouveau cinéma algérien qui reste malheureusement très peu connu et distribué à l'étranger. «Il faut disposer d'importants moyens, comme seules savent le faire les universités ou les associations américaines pour faire connaître et apprécier les films réalisés dans des pays comme l'Algérie, qui a produit, dans les années 70 et 90, des titres importants et continue, bon an mal an, à produire quelques titres remarquables mais dont malheureusement la diffusion se limite à l'Algérie ou la France où la communauté algérienne est demandeuse de ces films», avait souligné un membre de l'Association nationale des Algériens Américains de New York, qui essaie de mobiliser la communauté nationale autour de tels événements.