Le gouvernement tunisien a annoncé une série de mesures, dont la fermeture de mosquées et celle de médias appelant au jihad, suite à la mort de 15 soldats dans une attaque cette semaine. Dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche, les autorités ont annoncé la fermeture immédiate des mosquées se trouvant hors de la supervision du ministère des Affaires religieuses jusqu'à la nomination de nouveaux responsables pour ces lieux de culte, ainsi que celle des mosquées où la célébration de la mort de nos soldats a été confirmée. Après la révolution qui a renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011, de nombreuses mosquées sont tombées aux mains de radicaux, devenant selon les autorités des foyers d'appels à la violence. Ces mesures interviennent suite à l'assaut qui a tué 15 soldats mercredi soir sur le mont Chaambi, où l'armée traque un groupe accusé de liens avec Al-Qaïda. Il s'agit de la pire attaque de l'histoire de l'armée tunisienne. D'après les autorités, de 40 à 60 terroristes armés de mitrailleuses, de grenades et de lance-roquettes ont ouvert le feu sur des soldats dans cette région montagneuse à la frontière algérienne. La Tunisie fait face depuis 2011 à un essor de la mouvance djihadiste, et une cinquantaine de membres des forces de l'ordre ont été tués dans des attaques impliquant des groupes armés. Le gouvernement a également annoncé la fermeture immédiate des radios et télévisions sans licence et qui se sont transformées en (...) espaces pour le takfir (l'acte de déclarer une personne infidèle, ndlr) et l'appel au jihad. Dans un nouveau communiqué dimanche, le bureau du Premier ministre Mehdi Jomaa a indiqué que le gouvernement avait décidé de fermer la radio religieuse Nour et la chaîne télévisée Al-Insen. Le paysage audiovisuel tunisien reste en plein chantier plus de trois ans après la révolution, et de nombreuses radios et télévisions opèrent sans autorisation. Les autorités doivent aussi prendre les mesures nécessaires pour faire face aux pages incitant à la violence, au terrorisme et au takfir sur les réseaux sociaux. Le gouvernement indique enfin considérer les institutions sécuritaire et militaire comme une ligne rouge, affirmant que toute personne, groupe, parti ou institution les dénigrant s'expose à des poursuites judiciaires et militaires.