La deuxième banque américaine en termes d'actifs, Bank of America, reste plombée par les litiges immobiliers remontant à la crise, qui ont affecté ses bénéfices trimestriels. D'avril à juin, le bénéfice net est ressorti à 2,3 milliards de dollars, en chute de 43% sur un an, selon un communiqué de l'entreprise publié. Ce résultat se traduit par un bénéfice par actions hors éléments exceptionnels de 19 cents, soit 10 cents de moins qu'attendu. Le chiffre d'affaires a reculé de 4,3% à 21,75 milliards de dollars, mais il est au-dessus des attentes de 21,62 milliards de dollars. A Wall Street, après avoir monté dans un premier temps, l'action BofA reculait de 1,20% à 15,62 dollars dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance. La banque reste plombée par ses errements dans l'immobilier liés à la crise financière. La facture trimestrielle s'élève à 4 milliards de dollars. Elle a annoncé mercredi un accord avec l'assureur américain AIG pour lui verser 650 millions de dollars pour régler un contentieux immobilier. AIG accusait la banque de Charlotte (Caroline du nord) et ses filiales Merril Lynch et Countrywide de l'avoir "incité à investir dans près de 350 titres adossés à des prêts hypothécaires pour plus de 28 milliards de dollars" entre 2005 et 2007, selon une plainte déposée devant des tribunaux à New York et en Californie. L'assureur contestait aussi un arrangement à l'amiable de 8,5 milliards de dollars conclu en juin 2011 entre BofA et un groupe d'investisseurs s'estimant lésés par ses pratiques dans l'immobilier. "Cet accord met fin à tous nos contentieux avec AIG", a commenté le directeur financier Bruce Thompson lors d'une conférence de presse téléphonique. BofA est aussi dans des négociations très serrées avec les autorités américaines pour éviter des poursuites pénales. Le département de la Justice lui réclamerait 17 milliards de dollars, selon la presse américaine. En revanche, sur le trimestre, BofA a mieux résisté que ses rivales au déclin des revenus des activités obligataires, de changes et de matières premières (FICC) ou "Revenus fixes", vache à lait des banques depuis la crise. Ils ont augmenté de 5% à 2,4 milliards de dollars, contre -12% chez Citigroup, -15% chez JPMorgan Chase et -10% chez Goldman Sachs. L'activité comprenant les prêts immobiliers reste à la peine: elle a creusé ses pertes sur un an, à 2,8 milliards de dollars, contre 930 millions de dollars il y a un an. Mais comparé au premier trimestre (5,03 milliards de dollars) la perte a été divisée par près de deux.