Israël et le mouvement palestinien Hamas ont accepté une trêve de 12 heures dans les hostilités à Ghaza hier dès 08h00 locales, a déclaré un responsable du mouvement palestinien, Sami Abou Zouhri. Les autres groupes d'activistes de Ghaza ont aussi accepté cette pause, négociée grâce à la médiation des Nations unies. Un responsable américain accompagnant au Caire le secrétaire d'Etat John Kerry avait auparavant affirmé qu'Israël avait également donné son accord. L'armée israélienne l'a confirmé peu après dans un communiqué, posant toutefois ses conditions. "Les civils de Ghaza, à qui il a été demandé d'évacuer leur logement, doivent s'abstenir d'y retourner" et "l'armée ripostera si les terroristes tentent d'exploiter cette période pour attaquer des soldats ou tirer sur des civils israéliens", a mis en garde Tsahal. "Pendant cette trêve, les activités opérationnelles pour localiser et neutraliser les tunnels de la bande de Ghaza vont se poursuivre", a encore prévenu l'armée israélienne. L'opération militaire israélienne a pour objectif d'annihiler le potentiel militaire du Hamas et de son allié du Jihad islamique. Elle veut détruire leur arsenal de roquettes et les "tunnels offensifs" destinés à permettre à leurs combattants de mener des attaques au cœur de l'Etat hébreu. Selon les secours locaux, 866 Palestiniens ont été tués et 5 742 blessés depuis le 8 juillet. Parmi eux, une grande majorité de civils et, selon un bilan de l'Unicef communiqué vendredi, "au moins 192 enfants". Côté israélien, trente-cinq soldats sont morts au combat, tandis que trois civils ont été fauchés par des roquettes tirées depuis Ghaza.
Rencontre à Paris Malgré la trêve négociée, il apparaît que le secrétaire américain John Kerry a échoué à obtenir un cessez-le-feu mettant fin aux hostilités sanglantes. Il devait se rendre à Paris hier pour assister à une réunion internationale sur la situation à Ghaza, pour tenter d'obtenir une trêve durable. La rencontre de Paris a réuni le chef de la diplomatie française Laurent Fabius et ses homologues américain, britannique, allemand, italien, qatari, turc et de l'Union européenne, a précisé une source diplomatique française. Initialement prévue à 09h00 au Quai d'Orsay, la réunion a été repoussée à 11h00, selon cette source. Notre objectif, en appui des initiatives en cours, et en premier lieu de l'initiative égyptienne, est de faire converger les efforts internationaux pour faire émerger le plus rapidement possible les conditions d'un cessez-le-feu à Ghaza, a-t-elle ajouté. Malgré plusieurs jours de tractations intenses, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a annoncé au Caire qu'aucun accord n'avait été obtenu entre le Hamas et Israël qui, selon un responsable américain, a toutefois accepté un cessez-le-feu de 12 heures à partir de samedi matin. M. Kerry et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ont appelé à une trêve de sept jours. S'exprimant devant la presse au Caire aux côtés de Ban Ki-moon, M. Kerry a expliqué que des divergences persistaient entre les deux parties sur la terminologie concernant un cessez-le-feu, ajoutant cependant qu'ils avaient un cadre fondamental pour une trêve. Il a précisé qu'il se rendait à Paris pour y rencontrer notamment ses homologues turc Ahmet Davutoglu et qatari Khaled al-Attiya, dont les pays sont des alliés du Hamas, en vue d'obtenir un accord de cessez-le-feu. Au Caire, le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukri a affirmé qu'aucune des deux parties n'avait fait preuve d'une volonté suffisante pour négocier. Il a aussi appelé à une trêve humanitaire de sept jours dans le conflit.
Le conflit gagne la Cisjordanie Les efforts pour arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Ghaza se sont poursuivis avant-hier soir, à quelques jours de la fin du Ramadan. La situation s'est cependant tendue en Cisjordanie occupée où cinq Palestiniens ont été tués. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé à une "pause humanitaire" immédiate à Ghaza jusqu'à la fin de la fête de l'Aïd el-Fitr, qui marquera la fin du Ramadan la semaine prochaine. Le cabinet de sécurité israélien étudiait dans l'après-midi une proposition de cessez-le-feu transmise par M. Kerry. Le mouvement islamiste palestinien pose notamment comme condition à une trêve la levée du blocus qui asphyxie depuis 2006 l'économie de la bande de Ghaza. Une exigence répétée dans un entretien à la BBC par le chef du Hamas Khaled Mechaal, en exil au Qatar. Le chef du Hezbollah libanais, ennemi juré d'Israël, a lui appelé les pays arabes et musulmans à armer la "résistance" palestinienne à Ghaza En attendant, le Hamas entend démontrer que ses moyens militaires ne sont pas annihilés. Des roquettes continuent de viser Israël et le mouvement islamiste palestinien a affirmé en avoir tiré trois vers l'aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv. L'armée israélienne a annoncé le décès vendredi d'un réserviste et confirmé celui du soldat Oron Shaul, dont le Hamas avait revendiqué l'enlèvement. Avec 34 morts au combat, il s'agit de ses pertes les plus lourdes depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006. Des roquettes ont également tué trois civils en Israël. Face aux critiques croissantes à mesure que le tribut payé par les civils palestiniens s'alourdit, les responsables israéliens affichent leur détermination. Ils affirment vouloir réduire à néant la puissance de feu du Hamas et de ses alliés du Jihad islamique.