Le conflit menace désormais d'embraser la Cisjordanie où six Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens. Les appels pour obtenir une trêve dans la bande de Ghaza se poursuivaient hier au 18ème jour de l'agression israélienne contre Ghaza causant la mort de plus de 820 Palestiniens dans un conflit qui risque d'embraser la Cisjordanie. «Je dis aux parties, aux Israéliens comme au Hamas et aux Palestiniens, qu'il est moralement condamnable de tuer son propre peuple. Maintenant il est temps de s'asseoir autour d'une table au lieu de se tuer», a déclaré jeudi soir le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Mais les attaques meurtrières se poursuivaient à Ghaza, entrecoupés par des par des roquettes visant Israël, alors que la situation est très tendue en Cisjordanie occupée, où deux Palestiniens ont été tués par balles hier, l'un par l'armée près d'El Khalil (sud), l'autre par des colons près de Naplouse (nord), selon des sources médicales et sécuritaires palestiniennes. Au même moment, le cabinet de sécurité israélien s'est réuni pour étudier une proposition de cessez-le-feu transmise par le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui devait s'exprimer hier après s'être entretenu avec M.Ban et avec son homologue égyptien Sameh Choukry. «Ce qui se dessine, serait une trêve humanitaire de sept jours pour permettre à toutes les parties de venir discuter au Caire», a expliqué un proche du président palestinien Mahmoud Abbas. «En cas de trêve humanitaire, il y aura des négociations sérieuses», a assuré un diplomate occidental. Mais un autre a mis en garde contre tout optimisme prématuré: «Les Israéliens ne veulent pas qu'on leur impose une quelconque condition, le Hamas, échaudé par des expériences précédentes, a le sentiment qu'il lui en faut». Le mouvement islamiste palestinien pose comme condition à une trêve la levée du blocus qui asphyxie depuis 2006 la bande de Ghaza, où une grande partie des 1,8 million d'habitants dépend largement de l'aide humanitaire. Une exigence répétée dans un entretien à la BBC par le chef du Hamas Khaled Mechaal, en exil au Qatar qui a indiqué «Nous voulons un cessez-le-feu dès que possible, parallèlement à la levée du siège de Gaza», qui ajoute «Nous voulons un aéroport, un port, nous voulons nous ouvrir au monde. Nous ne voulons pas être contrôlés par une frontière qui fait de Gaza la plus grande prison du monde». Et le Hamas entend démontrer que ses moyens militaires ne sont pas annihilés: des roquettes continuent d'arriver en Israël et le mouvement islamiste palestinien a affirmé en avoir tiré trois vers l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. Le trafic international y reste perturbé par la suspension de certains vols consécutive à la chute d'une roquette mardi à proximité. Certaines compagnies, comme Air France et la Lufthansa, n'ont pas repris leurs rotations. Face aux critiques croissantes à mesure que le tribut payé par les civils palestiniens s'alourdit, les responsables israéliens affichent leur détermination à poursuivre le pogrom de la, population palestinienne. Mais jeudi, l'une des journées les plus sanglantes depuis le déclenchement de lagression militaire israélienne qui a poussé 110.000 Ghazaouis à se réfugier dans des bâtiments de l'ONU, un nouveau drame a frappé ces civils. Dans l'un de ces abris, une école de l'Agence pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) de Beit Hanoun (nord), une quinzaine de Palestiniens ont été tués par un obus israélien, selon les secours locaux. Pour le patron de l'UNWRA, Peter Krahenbühl, «cette tragédie illustre une nouvelle fois que personne n'est en sécurité à Ghaza». Le conflit menace désormais d'embraser la Cisjordanie où six Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis quelques jours avec des scènes d'affrontements rappelant les deux intifadha (1987-1991 et 2000-2005), près de Hébron, de Naplouse ou encore à Jérusalem-Est.