Le président du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA), Djamel Chorfi a fait savoir qu'une commission d'experts vient d'être mise en place pour évaluer les dommages causés au vieux bâti d'Alger après le séisme de vendredi dernier. Le CNOA et le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville ont convenu, à cet effet, de mobiliser quelque 300 architectes pour assurer les travaux d'expertise nécessaires à l'évaluation préliminaire des bâtisses touchées dans les communes de Bologhine, la Casbah, Bab El-Oued, Sid M'hamed et Bordj El-Kiffan, a ajouté M. Chorfi. Selon lui, cette opération vise à constater les dommages causés aux vieilles bâtisses notamment celles remontant à l'ère ottomane et coloniale et ce, à travers l'établissement d'une fiche dans laquelle l'expert indiquera la nature exacte du dégât occasionné à la structure, à ses fondations, et aux escaliers. Sur la base des rapports qu'il commence à transmettre dès jeudi prochain, le ministère de l'Habitat entamera, par le biais de l'Organisme national de contrôle technique des constructions (CTC), l'évaluation approfondie des dégâts mais cette fois à l'aide de moyens modernes de détection. A partir des résultats obtenus, des programmes de rénovation, de réhabilitation et éventuellement de démolition des bâtisses touchées devront être établis, a souligné M. Chorfi. Huit (08) équipes sont déjà déployées pour expertiser quelque 1.816 maisons de la Casbah dans le cadre d'une opération spéciale de réhabilitation de la vieille médina qui connait une forte densité démographique en collaboration avec l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGBC). Selon Abdelwahab Zekkar, directeur de l'OGBC relevant du ministère de la Culture, quelque 24 bureaux d'études ont été mobilisés depuis 2008 pour réhabiliter la Casbah mais l'opération reste "très compliquée". Revenant au dernier séisme d'Alger, le secrétaire général du ministère de l'Habitat, Nacer-Eddine Azem a estimé que même si aucun décès n'a été enregistré en raison de la qualité des bâtiments, "ce séisme nous donne à réfléchir à de nouvelles méthodes pour la prise en charge du vieux bâti". Il a indiqué que tous les nouveaux quartiers avaient été construits suivant les normes parasismiques en vigueur affirmant que "les vieilles bâtisses restent le souci majeur des pouvoirs publics car elles ne bénéficient pas d'un entretien régulier". Il a révélé qu'"un projet de loi destiné à prendre en charge ces bâtisses sera examiné prochainement, avec la possibilité de créer une agence nationale à cet effet". Le ministère de l'Habitat avait lancé depuis deux ans une opération de réhabilitation du vieux bâti dans les villes d'Alger, de Constantine, d'Oran, d'Annaba et de Skikda. Une enveloppe financière d'une valeur de 5 milliards de DA avait été allouée à la wilaya d'Alger où des travaux ont été entamés depuis un mois et 1,5 milliard de DA pour la ville de Constantine pour réhabiliter 1.500 bâtisses tandis que la ville de Skikda a bénéficié de 1,5 milliard de DA, les travaux devront être entamés à partir de septembre prochain. Par ailleurs, le CNOA souhaite transformer la cellule chargée d'évaluer les dommages du dernier séisme d'Alger en une cellule "permanente afin qu'elle puisse intervenir immédiatement en cas de catastrophe".