La production manufacturière chinoise s'est encore fortement renforcée en juillet, progressant à son rythme le plus rapide depuis plus de deux ans, selon un indicateur gouvernemental publié, confirmant le regain de l'activité industrielle. L'indice PMI des directeurs d'achat a atteint 51,7 le mois dernier, au plus haut depuis avril 2012 (53,3), contre 51 en juin, a indiqué le Bureau national des statistiques dans un communiqué. Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, tandis qu'un indice inférieur à ce seuil signale une contraction. Le chiffre gouvernemental se situe nettement au-delà des attentes des analystes interrogés par l'agence Dow Jones. De son côté, l'indice PMI calculé par la banque HSBC, également dévoilé, s'est établi à 51,7 en juillet, au plus haut depuis 18 mois contre 50,7 le mois précédent. Cela constituait par ailleurs une révision par rapport à l'indice provisoire de 52,0 publié le 24 juillet. Ces chiffres confirmaient la nette reprise du secteur manufacturier après le fort ralentissement qui l'avait plombé au premier trimestre. "L'activité économique s'améliore de façon continue et enregistre une progression au-delà des attentes comparée à juin. Les responsables de la politique économique poursuivent leur objectif d'assouplissement des dernières semaines et nous nous attendons à ce que l'effet cumulé de ces mesures se manifeste dans les prochains mois et aide à la consolidation de la reprise", a souligné Qu Hongbin, économiste de HSBC basé à Hong Kong, cité dans un communiqué. Alors que la croissance chinoise était descendue à 7,4% au premier trimestre, au plus bas depuis 18 mois, Pékin a introduit à partir d'avril des mesures de relance ciblées pour stimuler l'activité. Il a ainsi adopté des réductions fiscales, des facilités pour doper les investissements dans les infrastructures, et a procédé à des assouplissements très ciblés de politique monétaire pour encourager les prêts aux petites entreprises et au secteur rural. Une amélioration progressive des indicateurs macroéconomiques --notamment sur le front manufacturier-- s'est traduite par une légère remontée de la croissance économique du pays à 7,5% pour le deuxième trimestre. Si les dirigeants chinois ont exclu tout plan de relance massive, ils devraient maintenir une politique accommodante sur les prochains mois, de l'avis général des experts. La Chine s'est fixé pour 2014 un objectif de croissance annuelle de 7,5%. Or, les écueils restent importants: le fort refroidissement du marché immobilier pourrait ainsi miner sévèrement l'économie au deuxième semestre. Immobilier et construction représentent directement et indirectement, selon certaines estimations, quelque 30% du PIB chinois. Les autorités pourraient intensifier leurs coups de pouce, mais comme Pékin demeure soucieux de réduire l'important endettement public et privé dans le pays, il évitera des assouplissements trop importants des conditions de crédit, selon plusieurs experts.