L'agression israélienne contre Ghaza se poursuit avec son cortège de morts et de désolation Les frappes israéliennes ont fait au moins cinq morts hier dans la bande de Ghaza où l'agression israélienne s'est poursuivie après l'échec de négociations aux perspectives incertaines. Les appareils israéliens ont frappé environ 30 cibles dans la bande de Ghaza au cours de la nuit de vendredi à samedi, a indiqué l'armée israélienne. C'est une centaine d'objectifs qui ont été visés depuis vendredi et la fin du cessez-le-feu de trois jours observé par Israël et la résistance palestinienne. Les combattants palestiniens, pour leur part, ont poursuivi leurs tirs de roquettes, dont six ont atteint Israël hier. Cela fait environ 70 tirs de roquettes depuis l'expiration du cessez-le-feu vendredi à 08H. Cinq Palestiniens ont été tués hier par les frappes israéliennes dans le centre de l'enclave, ont annoncé les services de secours locaux. «Deux personnes ont été tuées dans une frappe sur le camp de Maghazi, dans le centre de la bande de Ghaza» et trois corps ont été sortis des décombres de la mosquée al-Qassam, à Nousseirat, bombardée par l'aviation israélienne, a déclaré Achraf al-Qodra, porte-parole des services d'urgence palestiniens. Les victimes sont des hommes âgés de 19 à 56 ans, a-t-il précisé. Les tirs israéliens ont détruit trois mosquées près de Zeitoun (au sud de la ville de Ghaza), à Jabaliya (au nord du territoire) et Nousseirat (centre), a dit le ministère local de l'Intérieur. Ce sont donc au moins 10 personnes qui ont péri côté palestinien depuis la rupture de la trêve. Le bilan côté israélien fait état de deux blessés légers pour l'instant. Les armes se sont remises à parler vendredi matin dans le territoire dévasté après exactement un mois de combats qui ont fait plus de 1.950 morts et après l'échec de négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens au Caire pour une prolongation du cessez-le-feu. Les deux camps se sont rejeté la responsabilité de la reprise des combats. Le Hamas, présent au Caire avec le Jihad islamique et le Fatah, a accusé Israël de refuser d'accéder à des exigences fondamentales, comme la levée du blocus qu'il impose depuis 2006 à la bande de Ghaza. Israël, s'était dit prêt à accepter une prolongation de la trêve à condition qu'elle ne soit pas assortie d'exigences. La tournure des discussions restait très indécise hier. Israël a fait revenir ses délégués en assurant qu'il ne discuterait pas «sous les bombes». On ignorait si les Israéliens retourneraient au Caire. Les Etats-Unis ont dit vendredi soir espérer une prolongation du cessez-le-feu «dans les prochaines heures». Les Etats-Unis, déjà impliqués dans la conclusion d'un premier cessez-le-feu ayant rapidement tourné au bain de sang le 1er août, ont dépêché au Caire leur envoyé pour le Proche-Orient Frank Lowenstein, a indiqué une porte-parole du département d'Etat, Marie Harf. Le président Barack Obama, dont le pays est le principal allié d'Israël, a cependant reconnu des limites à l'influence américaine en évoquant, au-delà des discussions du Caire, les perspectives à long terme de solution au conflit israélo-palestinien. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu «est beaucoup plus haut que moi dans les sondages» israéliens, et l'est encore davantage avec la «guerre» de Ghaza, a observé M.Obama dans le New York Times, «alors s'il ne ressent pas de pression de l'intérieur, il est difficile de le voir accepter certains compromis très difficiles, y compris en s'attaquant à la question de la colonisation». L'organisation «la Paix maintenant» a appelé à une manifestation contre la guerre et pour une solution diplomatique hier soir à Tel-Aviv. Mais l'opposition au conflit a été marginalisée par le soutien ultra-majoritaire de l'opinion israélienne à l'agression dite «Bordure protectrice». De son côté, le Hamas, qui passe pour avoir surpris par sa résistance à l'armée israélienne, doit convertir un tel profit en gains politiques qu'il obtiendrait en faveur de Ghazaouis accablés