La plupart des Bourses européennes ont tressauté vendredi à l'entrée en zone de fortes turbulences sur le plan géopolitique, avec le déclenchement de bombardements aériens américains en Irak s'ajoutant aux tensions russo-occidentales, mais certaines ont résisté aux secousses. "Le marché reste extrêmement fragile à l'approche du week-end avec les premières frappes en Irak qui sont venues s'ajouter à la situation très difficile en Ukraine", a souligné Alexandre Baradez, un analyste de IG France. La guerre commerciale que se livrent l'Occident et Moscou à ce sujet, ainsi que l'habituel passage à vide estival sur les Bourses, ont renforcé la volatilité de la séance. "Tant qu'il n'y a pas de catalyseur vraiment positif" soit du côté des banques centrales, soit du côté géopolitique, "il n'y aura pas de vrai rebond" et "les investisseurs ne réussiront pas à s'extraire durablement des zones basses", selon l'analyste. L'Eurostoxx 50 a dérapé de 0,20%. A la City, le FTSE-100 a baissé de 0,45% à 6 567,36 points. Sur fond de situation explosive en Irak, les compagnies pétrolières ont perdu du terrain: BP a lâché 0,89% à 464,9 pence et BG Group 2,33% à 1 154,5 pence. D'autre part, avec l'embargo russe sur les produits alimentaires européens, les fabricants de boissons alcoolisées ont aussi reculé, SABMiller de 1,69% à 3132 pence et Diageo de 1,64% à 1 709,5 pence. L'indice DAX de Francfort a glissé pour sa troisième séance consécutive, de 0,33% à 9 009,32 points. Thyssenkrupp a survolé le Dax en gagnant 3,05% à 20,45 euros. Allianz, qui a fait mieux que prévu ce trimestre, a vu son titre prendre 0,49% à 121,9 euros. Adidas a rebondi (+2,16% à 56,7 euros) après avoir souffert depuis son avertissement sur résultats la semaine dernière. Côté perdants, Commerzbank a cédé 1,48% à 10,31 euros, Volkswagen 0,72% à 165,5 euros, et Beiersdorf 2,23% à 64,5 euros. Deutsche Telekom (-2,38% à 11,09 euros) et Lufthansa (-2,52% à 12,17 euros) ont fermé la marche. La Bourse de Paris a terminé autour de l'équilibre (-0,05%) à 4 147,81 points. Gemalto a terminé en tête du CAC 40 (+4,66% à 72,5 euros). Le groupe va acheter son concurrent américain SafeNet pour 890 millions de dollars et prévoit de dépasser "d'environ 10%" son objectif de résultat des activités opérationnelles pour 2017. Certains grands groupes ont bien résisté et aidé le marché à limiter ses pertes, à l'image de Sanofi (+0,54% à 77,65 euros) ou Schneider Electric (+0,28% à 61,11 euros). Air France-KLM a lâché 2,88% à 7,09 euros. Le groupe souffre toujours de surcapacités en Amérique du Nord et en Asie. Nicox s'est envolé (+19,16% à 2,102 euro) après avoir annoncé vouloir exercer son option de co-promotion d'un traitement ciblant le glaucome et l'hypertension oculaire aux Etats-Unis, encore en phase de développement. La Bourse de Lisbonne a clôturé en baisse de 0,80% à 5 409,55 points, sous l'effet de la chute de ses valeurs bancaires. Alors que le titre de la banque BES restait suspendu et sera retiré lundi du PSI20, le principal indice de la place, sa concurrente BCP a reculé de 3,57% à 0,08 euro et la BPI a terminé en baisse de 2,42% à 1,21 euro. Après avoir dégringolé de près de 5% jeudi, l'opérateur historique Portugal Telecom a rebondi de 7,28% à 1,47 euro, au lendemain de l'annonce de la démission de son P-DG. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 1,00% à 390,25 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le brasseur néerlandais Heineken, qui a cédé 2,52% à 50,97 euros. A la hausse, le spécialiste de la sécurité numérique Gemalto, a gagné 4,66% à 72,50 euros. La Bourse de Bruxelles a lâché 0,65% à 3 035,96 points. Le groupe de distribution Delhaize, qui a finalisé vendredi la vente de ses magasins en Bosnie-Herzégovine, a perdu 1,02% à 50,47 euros. Le groupe pharmaceutique UCB a quant à lui perdu 2,24% à 66 euros. L'assureur Ageas (ex-Fortis) continue de céder du terrain (-0,95% à 26,14 euros). Autre valeur en baisse: le chimiste Solvay s'est effrité de 0,87% à 114,50 euros. En revanche le bancassureur KBC a enregistré une hausse de 0,40% à 41,37 euros. La Bourse suisse est repassée dans le rouge (-0,39% à 8 274,65 points). Les poids lourds de la cote ont fait pencher la balance dans le négatif: Novartis a perdu 1,03% à 76,95 francs suisses tandis que Nestlé a cédé une partie de ses gains de la veille, reculant de 0,79% à 68,85 francs suisses. Les valeurs bancaires ont cependant contrôlé le dérapage. UBS s'est adjugé 2,21% à 15,71 francs suisses et sa rivale Crédit Suisse a gagné 0,74% à 24,35 francs suisses. Adecco, le spécialiste du travail temporaire, a également repris 1,18% à 64,45 francs suisses, porté par un rebond technique au lendemain de la publication de ses résultats du deuxième trimestre. Dans une note, Chris Burger, analyste chez Helvea, a estimé que la correction sur le titre, qui a perdu 17% sur les deux derniers mois, était "exagérée" et a relevé sa recommandation à l'achat. Il a toutefois ajusté son objectif de cours à la baisse, à 74 francs suisse, contre 81 francs auparavant. Plus résistante, la Bourse de Milan a clôturé en hausse de 0,33% à 19 194 points après une séance volatile. Parmi les plus fortes hausses, BPM a terminé en progression de 6,60% à 0,565 euro et Fiat, très chahuté cette semaine, a pris 3,36% à 6,775 euros. A l'inverse, les groupes Tods et BMPs ont été pénalisés après la publication de leurs résultats financiers. Le premier a chuté de 7,04% à 79,2 euros et le second de 8,30% à 1,049 euro. A Madrid, l'Ibex 35 a lui gagné 0,26% à 10 104,8 points, au terme d'une semaine où il a tout de même lâché près de 4%. Les valeurs bancaires ont fini dans le vert, après plusieurs séances agitées. Santander a fini sur une progression de 0,94% à 7,20 euros, Banco Popular a pris 2,35% à 4,32 euros et Caixabank 0,65% à 4,18 euros.