Alors que la campagne de vaccination pour lutter contre la fièvre aphteuse bat son plein à travers toutes les wilayas du pays, le contrôleur général des services vétérinaires au ministère, M. Abdelmalek Bouhbal, a annoncé, hier, que le non-respect par les éleveurs des règles de sécurité définies préalablement par le ministère et les motivations de gain facile par certains sont à l'origine de la propagation de la maladie dont la maîtrise n'a pas été facile. Et l'une des causes de la transmission de cette maladie est le " transport ". "La maladie est virale et les voies de transmission sont multiples mais la principale cause reste le déplacement du cheptel contaminé", a bien expliqué M. Bouhbal, selon lequel les cas enregistrés, à titre d'exemple, dimanche dernier, dans les wilayas qui sont loin du centre de contamination (Djelfa, Chlef, Relizane et Aïn Defla) sont dus à des déplacements illicites survenus après le 20 juillet dernier sachant que la période d'incubation est de 15 jours. Dans ce même contexte d'ailleurs, il y a lieu de rappeler que M. Bouhbal avait précisé il y a quelques jours que "La maladie est maîtrisée dans les wilayas où les premiers foyers ont été enregistrés (Sétif, Bouira, Bordj Bou Arréridj...), et des efforts sont fournis pour empêcher sa propagation dans d'autres wilayas". D'autre part, le ministère avait alors annoncé dans un communiqué que des quantités supplémentaires de vaccins seront réceptionnées "très prochainement" et seront distribuées à travers le pays pour vacciner le plus grand nombre de bovins. L'Algérie compte près de deux millions de têtes de bovins, selon les chiffres du ministère. M. Bouhbal s'est félicité de "l'impact positif" de la campagne de sensibilisation envers les éleveurs menée avec les concours des médias. De plus, les services vétérinaires insistent auprès des éleveurs sur le respect des règles d'hygiène des étables, de signaler les cas de fièvre aphteuse dans le cheptel bovin, et se garder de déplacer le cheptel sans l'autorisation des services vétérinaires. Le ministère a aussi appelé les autorités locales et les éleveurs à "porter main forte aux vétérinaires mobilisés afin de leur permettre d'accomplir leur mission dans les meilleures conditions pour la réussite de cette vaste opération d'intérêt national". Ainsi donc le non-respect par les éleveurs des règles de sécurité mises en place par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural est à l'origine de la transmission de la fièvre aphteuse d'une seule wilaya à 23 autres en deux mois malgré les mesures d'urgence qui ont été prises, a souligné, hier, le ministère. Il a également cité des cas d'animaux morts jetés directement dans la nature sans prendre des mesures d'hygiène d'où la propagation fulgurante de la maladie.
Les ovins un " vecteur " du virus Par ailleurs, M. Bouhbal n'a pas omis de signaler, hier, le rôle des ovins dans la transmission de la fièvre aphteuse. C'est alors qu'il a saisi l'occasion pour rappeler qu'à l'origine le virus touche essentiellement les bovins mais cela n'empêche pas que les ovins puissent être un vecteur du virus d'où la fermeture des marchés des ovins aussi. Le même responsable a mis en garde les éleveurs contre les marchés parallèles afin d'éviter la transmission de la maladie. Par ailleurs, les services vétérinaires veillent à la régulation du transit du bétail. Les têtes affectées et celles qui sont dans le même troupeau sont destinées directement à l'abattage sanitaire. Les services vétérinaires mènent également des campagnes de sensibilisation portant sur les règles et mesures d'hygiène et la vaccination. De leur côté, le ministère et les services de sécurité veillent à l'application d'autres mesures préventives concernant le déplacement du bétail, notamment entre les wilayas et la lutte contre les marchés parallèles. Les mêmes services ont également renforcé les mesures de contrôle au niveau des frontières tout en renforçant les sorties d'exploration. D'autre part, et au sujet de l'indemnisation des éleveurs, les services du ministère ont affirmé qu'ils sont recensés et les facilités nécessaires sont bien accordées. Enfin, il est utile de noter que les éleveurs doivent désormais présenter un certificat délivré par les services vétérinaires pour le déplacement du cheptel.