L'abattage, un moyen de stopper l'épidémie L'opération d'indemnisation des éleveurs et maquignons touchés débutera dans les prochains jours. «La consommation de viande et de lait de vache ne présente aucun risque sur la santé des citoyens», a affirmé le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, hier à Blida. Le ministre a affirmé qu'il n'y a «aucun risque», sur la santé publique de consommer la viande et le lait de vache en vente sur le marché, suite à l'apparition de la fièvre aphteuse. Le ministre de l'Agriculture, pour rassurer les consommateurs préoccupés par la propagation de la fièvre aphteuse chez les bovins dans de nombreuses wilayas, en marge d'une visite à Blida pour s'enquérir de la mise en oeuvre des instructions prises en vue d'endiguer cette maladie, a lancé un appel aux vétérinaires afin d'engager des campagnes d'information au sein de la population pour la rassurer quant à la «bonne qualité des produits proposés à la vente sur le marché», parallèlement à la sensibilisation des éleveurs sur les «grands risques encourus par cette maladie dangereuse». D'autre part, le ministre a souligné la prise de toutes les mesures préventives nécessaires pour circonscrire cette maladie et empêcher sa propagation vers d'autres wilayas, citant, entre autres, dispositions, la vaccination du cheptel, l'interdiction de déplacement du bétail, l'isolement des lieux d'atteinte, la fermeture des marchés de bétail, et la désinfection des foyers de contamination, particulièrement ceux situés dans les wilayas frontalières, appelant à l'impératif de fédérer les efforts de toutes les parties concernées (services agricoles, vétérinaires et communaux) afin d'éradiquer cette maladie. «L'Algérie a déjà connu cette maladie en 1989 et 1999», a-t-il encore observé, informant que la «fièvre aphteuse touche actuellement une soixantaine de pays dont la Chine, le Vietnam, la Russie, la Turquie, l'Iran, la Jordanie, les Emirats arabes unis et le Bahreïn». En outre, M.Nouri a fait état de la vaccination, à la fin mars dernier, de plus de 850 000 bovins, dont plus de 9000 dans la seule wilaya de Blida, signalant la revaccination, depuis l'annonce de l'apparition de cette maladie en Tunisie, il y a quatre mois, de plus d'un million de bovins à travers le pays. Il a, dans ce sens, révélé que l'Algérie a introduit une demande pour acquérir de nouveaux lots de vaccins, «qui arriveront bientôt». Sachant que le vaccin en question est produit par seulement deux laboratoires à travers le monde. Le ministre n'a pas manqué de réitérer l'engagement de l'Etat à l'indemnisation des éleveurs à hauteur de 80% du prix de la vache, et de 20% du prix de vente de la viande. Il a, en outre, mis en garde les éleveurs quant à la dissimulation des cas d'atteinte dans leur cheptel, insistant sur l'impératif de les «signaler au plus vite auprès du vétérinaire le plus proche de leur commune». Des «sanctions rigoureuses» sont prévues à l'encontre des contrevenants, a-t-il averti, pointant du doigt les éleveurs de la wilaya de Sétif à qui il a endossé la responsabilité de l'introduction de la fièvre aphteuse à partir de la Tunisie, ainsi que sa propagation vers les wilayas de l'Ouest et du Centre. «Les concernés feront l'objet de poursuites judiciaires», a-t-il informé. D'autre part, Abdelwahab Nouri a loué les efforts consentis par les vétérinaires en vue de circonscrire cette maladie au même titre que le travail fourni par les journalistes qui ont grandement contribué à la sensibilisation aussi bien des éleveurs que des citoyens, sur cette maladie, a-t-il souligné. Le ministère de l'Agriculture tente de sauver ses moutons Le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, Karim Boughalem, a nié l'existence de cas de transmission de la fièvre aphteuse à des ovins, attribuant la mort de quelques moutons dans la localité d'Ouled Djellal (Biskra) à une autre pathologie. M.Boughalem a indiqué qu'une cinquantaine de têtes d'ovins étaient mortes à cause d'une maladie toxi-infectieuse appelée entérotoximie due à la prolifération d'un type de bactéries dans l'intestin de l'ovin résultant d'un changement brutal d'alimentation. Des analyses et tests spécialisés ont montré, selon lui, que les ovins morts étaient effectivement touchés par l'entérotoximie. De son côté, le contrôleur général des services vétérinaires au ministère, Abdelmalek Bouhbal, a confirmé la perte d'ovins samedi et dimanche derniers dans la localité d'Ouled Djellal à la suite du remplacement par un certain nombre d'éleveurs du fourrage sec par du fourrage vert comme aliment du bétail. Ce changement subit d'alimentation a conduit, explique-t-il, à la prolifération mortelle d'un type de bactéries dans l'intestin des ovins touchés. L'entérotoximie se manifeste par une rougeur prononcée des intestins sans provoquer de fièvre chez l'animal atteint qui s'arrête de se nourrir et meurt dans les 24 à 48 heures suivant l'affection. A leur mort, les bêtes présentent le même symptôme d'enflure que chez les bovins atteints de fièvre aphteuse, ce qui a fait penser à une contamination des ovins par cette maladie bovine, a encore considéré M.Bouhbal, tout en assurant, à l'occasion, qu'un vaccin contre l'entérotoximie était disponible auprès des vétérinaires. Risque de boycott des viandes rouges par les consommateurs Plusieurs bouchers de la capitale, préoccupés par la propagation de la fièvre aphteuse, appréhendent un boycott des viandes rouges par les consommateurs en dépit de la stabilité des prix depuis la découverte des premiers foyers de la maladie. Au marché Ali-Mellah (1er-Mai), plusieurs bouchers étaient unanimes à dire que la demande a relativement régressé imputant ce recul à la crainte des consommateurs. Les prix restent stables après deux semaines de la fin du mois de Ramadhan autour de 1000 DA pour le boeuf et 1500 DA pour l'agneau. Le ministre de l'Agriculture a indiqué, par ailleurs, que «l'opération d'indemnisation des éleveurs et maquignons touchés débutera dans les prochains jours», réitérant l'engagement et le soutien de l'Etat.