Au moment où le contrôleur général des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelmalek Bouhbal, indique que les procédures d'indemnisation des éleveurs dont le cheptel bovin a été affecté par la fièvre aphteuse seront "entamées la semaine prochaine", le président de la fédération nationale des éleveurs Boukarabila Mohamed se déclare contre l'importation des ovins pour les fêtes de l'Aïd El Adha. Ainsi, M. Abdelmalek Bouhbal précise qu'en dépit du fait que l'assurance du cheptel est une procédure légale obligatoire, les éleveurs dont le cheptel a été touché par la fièvre aphteuse seront indemnisés à hauteur de 80% du prix réel de leurs bêtes sur le marché. Cette déclaration vient juste après celle de jeudi dernier faite par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri, à Mila, où il avait appelé les institutions vétérinaires et les services agricoles des wilayas affectées par la fièvre aphteuse "d'accélérer l'activation du système d'indemnisation des éleveurs ayant subi des dommages". M. Nouri avait rappelé dans ce contexte la solidarité de l'Etat avec les éleveurs et les maquignons touchés par cette maladie dangereuse qui s'est propagée en Algérie depuis juillet dernier. Cette épizootie a touché jusque-là 24 wilayas du pays, selon les données communiquées par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. D'autre part et lors d'une conférence de presse samedi au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), M. Boulahbal a indiqué que le nombre de cas de fièvre aphteuse a atteint 3500, des pertes limitées par rapport à 1999 (4 millions de cas/ 9 millions d'euros). Pour sa part, le président de la fédération nationale des éleveurs Boukarabila Mohamed a qualifié de " pertinente" la décision du ministre de l'Agriculture de fermer les marchés de bétail. Il a même estimé que " le déplacement du cheptel s'impose à l'approche de l'Aïd al Adha dans le cadre d'une formule sanitaire qui sera définie par l'Etat". " L'importation d'ovins pour couvrir la demande pendant l'Aïd al Adha est inadmissible, la production nationale d'ovins dépassant les 25 millions", a-t-il ajouté. Par ailleurs, le président de la fédération nationale des éleveurs a appelé le ministère de tutelle à arrêter la liste des vrais éleveurs pour barrer la route aux opportunistes qui bénéficient illégalement du soutien de l'Etat. De plus, le directeur général du contrôle de la qualité au ministère du Commerce, Saadi Abderrahmane, a affirmé que les services du ministère n'ont relevé aucune augmentation des prix de la viande depuis l'apparition de la maladie. Les prix de vente au niveau des marchés de détail et de gros sont communiqués quotidiennement pour enfin procéder au calcul de la moyenne des prix au double plan régional et national. Il a souligné l'existence d'une bonne coordination avec le ministère de l'Agriculture à travers l'équipe "vétérinaire-commerce" et "vétérinaire-protection de la flore" qui suivent la situation du cheptel jusqu'à son arrivée à l'abattoir puis sa commercialisation. Il a évoqué l'instruction signée récemment par le ministre du Commerce, Amara Benyounes, qui stipule une aide matérielle et en ressources humaines aux services du ministère de l'Agriculture dans le cadre de son action visant à éradiquer le virus. Bien que le président du club scientifique de l'Institut national de médecine vétérinaire, Rezzouk Fahem, a tenu à rassurer le citoyen affirmant que la fièvre aphteuse ne cause pas la mort en cas de transmission à l'Homme. Les symptômes de transmission à l'Homme se manifestent par une température élevée et des aphtes sur la muqueuse buccale ne peuvent causer la mort, a-t-il déclaré. Enfin, le président du club scientifique de l'Institut national de médecine vétérinaire a tenu à faire remarquer que la bonne cuisson de la viande suffisait à éliminer les résidus de virus. Quant à "tous les produits laitiers, il précise également qu'ils sont sains car passant nécessairement par la pasteurisation".