Les procédures d'indemnisation des éleveurs dont le cheptel bovin a été affecté par la fièvre aphteuse seront "entamées la semaine prochaine", a affirmé le contrôleur général des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du développement rural, Abdelmalek Bouhbal. Même si "l'assurance du cheptel est une procédure légale obligatoire", les éleveurs touchés par ce sinistre seront indemnisés à hauteur de 80% du prix réel de leurs bêtes sur le marché, a-t-il précisé. Lors d'une conférence de presse samedi au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) , M. Boulahbal a indiqué que le nombre de cas de fièvre aphteuse a atteint 3500, des pertes limitées par rapport à 1999 (4 millions de cas/ 9 millions d'euros). De son côté, le président de la Fédération nationale des éleveurs, Boukarabila Mohamed, a qualifié de "pertinente" la décision du ministre de l'Agriculture de fermer les marchés de bétail, estimant que "le déplacement du cheptel s'impose à l'approche de l'Aïd al Adha dans le cadre d'une formule sanitaire qui sera définie par l'Etat". "L'importation d'ovins pour couvrir la demande pendant l'Aïd al Adha est inadmissible, la production nationale d'ovins dépassant les 25 millions", a-t-il ajouté. Evoquant la hausse des prix des viandes rouges sur le marché, M. Boukarabila a indiqué que le manque de fourrages et le recul de la production se répercutent sur les prix des viandes, estimant que le soutien du ministère de l'Agriculture aux éleveurs (300 grammes d'orge/jour pour chaque agneau ou brebis) "est insuffisant". Il a appelé dans le même cadre le ministère de tutelle à arrêter la liste des vrais éleveurs pour barrer la route aux opportunistes qui bénéficient illégalement du soutien de l'Etat. L'agneau consomme 1kg d'orge par jour pour devenir productif et le ministère de l'Agriculture assure 300gr et les 700gr restants sont garantis par l'agriculteur, selon Boukarabila. A ce propos, le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans (UGCA), Saleh Souileh, a indiqué que ses services travaillent en coordination avec les ministères du Commerce et de l'Agriculture, pour le plafonnement des prix du "mouton de l'Aïd" à savoir entre 35 000 et 40 000 DA et le cheptel est suivi par des commissions de wilayas. D'autre part, le directeur général du contrôle de la qualité au ministère du Commerce, Saadi Abderrahmane, a affirmé que les services du ministère n'ont relevé aucune augmentation des prix de la viande depuis l'apparition de la maladie. Les prix de vente au niveau des marchés de détail et de gros sont communiqués quotidiennement pour enfin procéder au calcul de la moyenne des prix au double plan régional et national. Il a souligné l'existence d'une bonne coordination avec le ministère de l'Agriculture à travers l'équipe "vétérinaire-commerce" et "vétérinaire-protection de la flore" qui suivent la situation du cheptel jusqu'à son arrivée à l'abattoir puis sa commercialisation. Il a évoqué l'instruction signée récemment par le ministre du Commerce, Amara Benyounes, qui stipule une aide matérielle et en ressources humaines aux services du ministère de l'Agriculture dans le cadre de son action visant à éradiquer le virus. Le président du club scientifique de l'Institut national de médecine vétérinaire, Rezzouk Fahem, a tenu à rassurer le citoyen affirmant que la fièvre aphteuse ne cause pas la mort en cas de transmission à l'Homme. Il a précisé à cet effet, que la fièvre aphteuse est une maladie qui "se transmet à l'Homme en cas de contact direct du sang humain avec le virus", comme par exemple lorsque l'agriculteur présente une blessure à la main et procède à l'examen d'un malade sans protection ou en cas de consommation de lait non bouilli ou non pasteurisé provenant d'une vache atteinte, rappelant que 4 cas seulement ont été enregistrés dans le monde. Les symptômes de transmission à l'Homme se manifestent par une température élevée et des aphtes sur la muqueuse buccale ne peuvent causer la mort, a-t-il encore dit avant d'ajouter qu'aucun médicament n'a été découvert à ce jour pour la fièvre aphteuse excepté le vaccin qui doit être administré avant l'affection. Il a tenu à faire remarquer que la bonne cuisson de la viande suffisait à éliminer les résidus de virus, ajoutant que "tous les produits laitiers sont sains car passant nécessairement par la pasteurisation". Etaient présents à la conférence des représentants du ministère de l'Agriculture et du développement local et du ministère du Commerce ainsi que ceux de l'UGCAA et de la Fédération nationale des éleveurs et des vétérinaires.