C'est en marge de l'ouverture de la session d'automne du Conseil de la Nation et de l'Assemblée populaire nationale que le ministre de l'Agriculture, Abdelwahab Nouri, a annoncé la prochaine réouverture des marchés à bestiaux, et ce, en dépit de l'expansion de l'épidémie de la fièvre aphteuse. "Les marchés à bestiaux seront rouverts la semaine prochaine, c'est-à-dire, lorsque toutes les conditions d'organisation rigoureuse de ces marchés seront réunies ", a en effet déclaré le ministre à des journalistes. Les walis et les services agricoles ont reçu instruction de procéder à la désinfection de tous les marchés avant leur réouverture en prévision de la fête de l'Aïd El Adha, selon le ministre. Au niveau du secteur du commerce, une réunion se tiendra prochainement pour débattre de l'organisation des marchés à bestiaux qui connaissent une organisation anarchique, a révélé, pour sa part, le ministre du Commerce, Amara Benyounes. Fin juillet, les pouvoirs publics ont décidé de fermer les marchés à bestiaux pour cantonner la maladie de la fièvre aphteuse suite à la détection d'un foyer dans la commune de Bir El Aarch à Sétif dans l'est du pays. Il s'agissait alors du premier foyer de cette maladie virale qui touche les bovins. La maladie s'est vite propagée pour toucher à ce jour plus de 20 wilayas de l'est, du centre et de l'ouest du pays. "Nous pensons que la situation tend vers la stabilisation. Techniquement, le virus a une période de vie déterminée, pour peu qu'il ne réapparaisse plus", a souligné, toutefois M. Nouri. Il a estimé que les pertes économiques dues à cette épizootie étaient "très minimes" par rapport à celles enregistrées dans les autres pays touchés par cette maladie comme la Grande-Bretagne qui a perdu plus de quatre millions de têtes en 2001. Depuis l'apparition de la fièvre aphteuse, environ 5.500 bovins ont fait l'objet d'un abattage sanitaire alors que 1.000 têtes ont été déclarées mortes, selon le ministre. "Il faut noter que plus de 60 pays souffrent de cette maladie", a-t-il dit. M. Nouri a rappelé aussi que "la catastrophe aurait pu être plus grave si ce n'était le travail de prévention qui a été mené dès la déclaration de cette maladie en Tunisie. Plus de 1,6 million de têtes ont été vaccinées à ce jour" en Algérie. Concernant l'opération d'indemnisation des éleveurs, le ministre a indiqué que son secteur avait décentralisé le dispositif de remboursement afin qu'il soit le plus proche possible des localités touchées. L'Etat a déjà mobilisé des enveloppes financières au niveau de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR), alors que le recensement des éleveurs concernés se poursuit, d'après M. Nouri.