Après le rachat des actions de Tassili Airlines détenues par Air Algérie, Sonatrach a nettement affiché son ambition de faire de Tassili la 2ème société publique algérienne de trafic aérien. Pour ce faire, la jeune filiale de Sonatrach, qui a été restructurée en groupe aérien de trois filiales (Naftassili Air, Tassili Airlines et Tassili Agro Aérien), a déjà commencé de renforcer et développer sa flottille destinée, dans un premier temps, à assurer le transport du personnel des compagnies opérant dans le secteur de l'énergie et des mines. A partir de 2009, elle devra assurer le transport public domestique et international de passagers et de marchandises, mais aussi investir le secteur agricole, notamment dans les activités de lutte anti-acridienne et de lutte contre les feux de forêts. Cependant, cet élan, insufflé par Sonatrach et le ministère de l'Energie et des Mines, vient de connaître son premier accro. En effet, la qualité des appareils qu'elle vient d'acquérir auprès du constructeur canadien Bombardier semble être remise en cause. Pour rappel, Tassili Airlines, pour la constitution de sa flotte, a déjà acheté auprès de Bombardier trois avions de type Q-400 d'une capacité de 74 places et elle attend la livraison d'un quatrième appareil du même type dans les tout prochains jours. Avant même d'être opérationnels chez Tassili, les Q-400 sont impliqués dans une série d'accidents. Le dernier en date. C'est produit à l'aéroport de Copenhague lorsqu'un des Q400 du groupe aérien Scandinavian Airlines Systems (SAS) a procédé à un atterrissage d'urgence en raison d'un train d'atterrissage défectueux, avec 44 personnes à son bord. Il s'agissait du troisième incident en sept semaines à impliquer à cette entreprise et cet avion de transport régional. SAS avait annoncé, dans la foulée, que toute sa flotte de Q-400, acquise en 2000, au total 27, serait immobilisée jusqu'à nouvel ordre. "La confiance dans les Q400 a considérablement diminué et nos clients ont, de plus en plus, des doutes en ce qui concerne les vols dans ce type d'appareils". "Par conséquent, avec l'approbation du conseil de direction, j'ai décidé de retirer immédiatement du service les Dash 8 Q-400", a expliqué le P-DG du groupe SAS, Mats Jansson, dans un communiqué rendu public à Stockholm. Par ailleurs, Transports Canada (TC), institution canadienne qui veille à la sécurité aérienne, a publié une consigne de navigabilité applicable aux biturbopropulseurs Bombardier Q-400, à la suite des derniers incidents liés à l'affaissement du train d'atterrissage principal droit de l'avion, exigeant de Bombardier d'assurer le maintien d'un haut degré de sécurité de ses avions. La consigne de TC, à effet immédiat, a exigé des exploitants d'appareils Q-400 d'effectuer une inspection générale du circuit des trains principaux gauche et droit, ainsi que du contre-écrou du vérin de rentrée de ces trains d'atterrissage. Des déboires internationaux du Q-400 de Bombardier remettent-ils en question leurs entrées en service à Tassili ? Ces avions acquis par la compagnie algérienne seront-ils révisés ou pas ? se sont-là les questions auxquelles il faudra répondre, d'autant que Bombardier va équiper Tassili Airlines avec ses avions Q-200 après avoir livré à la compagnie aérienne algérienne des avions Q-400.