Le pétrole était en hausse hier matin en Asie, où les marchés anticipent une nouvelle baisse hebdomadaire des stocks de brut aux Etats-Unis. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre gagnait 21 cents à 92,96 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance prenait 23 cents à 99,39 dollars. Le marché attendait la diffusion mercredi du rapport hebdomadaire du département de l'Energie sur les réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis, pays le plus gourmand de la planète en or noir, expliquent les analystes. "Cela donnera une indication sur la demande américaine alors que les marchés sont hésitants au sujet de la santé de l'économie mondiale à la suite d'une série d'indicateurs économiques maussades", a déclaré David Lennox, analyste à Sydney chez Fat Prophets. La veille les cours du pétrole new-yorkais ont clôturé en légère hausse mardi, rebondissant après être tombés à leur plus bas niveau depuis janvier dans un marché anticipant une nouvelle baisse hebdomadaire des stocks de brut aux Etats-Unis. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a grappillé 9 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour s'établir à 92,75 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 99,16 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,04 dollar. Il s'agit de son plus bas niveau en clôture depuis avril 2013. Les acteurs du marché américain se sont positionnés avant la diffusion du rapport hebdomadaire du département de l'Energie sur les réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis, pays le plus gourmand de la planète en or noir. Selon une moyenne des analystes interrogés par Dow Jones Newswire, les stocks de brut devraient avoir baissé de 1,2 million de barils lors de la semaine achevée le 5 septembre. Ils ont déjà reculé d'environ 7 millions de barils au cours des trois semaines précédentes. Les réserves de produits distillés sont attendues en hausse de 600 000 barils et celles d'essence devraient rester stables. Alors que le prix du WTI a perdu près de 14% depuis mi-juin, il devient techniquement difficile de justifier un mouvement de vente supplémentaire, a par ailleurs remarqué Bill Baruch de iiTrader.com. D'autant plus que les tensions géopolitiques dans divers points du monde, même si elles n'ont pas conduit à une flambée des cours du brut, persistent. Les investisseurs gardent en particulier un œil sur la situation ukrainienne, se demandant quel peut être l'impact des sanctions décidées par l'Union européenne contre la Russie, a souligné Bill Baruch. L'UE a en effet indiqué qu'elle décidera mercredi d'appliquer ou de suspendre les nouvelles mesures de rétorsion en fonction d'une évaluation sur la mise en œuvre du cessez le feu en Ukraine conclu vendredi entre Kiev et les rebelles pro-russes. Pour Matt Smith de Schneider Electric, le fait que le dollar soit encore super fort devrait toutefois inciter les cours à la baisse. Un renchérissement du billet vert a en effet tendance à rendre moins attractifs les achats de barils libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Or l'euro a chuté mardi jusqu'à son niveau le plus faible depuis juillet 2013 et le yen depuis six ans. La progression du brut américain est restée aussi limitée par l'abondance de l'offre sur le marché, notamment grâce à la nette reprise de l'activité pétrolière en Libye. Dans ce pays, la production remonte rapidement malgré les combats persistants: selon la NOC (Compagnie nationale pétrolière), elle a atteint 740 000 barils par jour, son plus haut niveau depuis juillet 2013, ont rapporté les analystes de Commerzbank. Ce facteur pèse particulièrement sur les cours du Brent coté à Londres.