L'inflation en Chine a nettement ralenti en août, à 2% sur un an, après une stabilisation de juin à juillet, selon des chiffres officiels publiés avant-hier, une tendance qui pourrait encourager le gouvernement à donner un nouveau coup de pouce à l'activité économique. Ce ralentissement de la hausse des prix à la consommation mesurée sur un an, principale jauge de l'inflation en Chine, est plus marqué que ce que prévoyaient les analystes interrogés par le Wall Street Journal (2,2%). Il s'agit du rythme de hausse des prix le plus faible depuis avril (1,8%). L'inflation s'était établie à 2,3% en juillet et juin. L'inflation reste cependant toujours très en deçà du plafond annuel de 3,5% fixé en mars par Pékin, soucieux d'endiguer toute flambée des prix et de contenir les mécontentements sociaux. L'inflation en Chine s'était maintenue à 2,6% en 2013. Selon les chiffres du Bureau national des statistiques (BNS), l'indice est resté principalement tiré le mois dernier par les prix alimentaires, qui ont grimpé de 3,0% sur un an --ce qui représente néanmoins un ralentissement sensible par rapport aux +3,6% enregistrés en juillet et +3,7% en mai. Des analystes avaient mis en garde au printemps contre les risques de tensions déflationnistes en Chine -- sur fond de ralentissement de la deuxième économie mondiale et de faiblesse de la demande intérieure -- mais l'accès de fièvre des prix en mai avait apaisé ces inquiétudes. Et de l'avis général, après s'être établi à 2,2% sur les huit premiers mois de l'année en cours, l'inflation devrait rester contenue sur le reste de l'année. La croissance de la deuxième économie mondiale a glissé à 7,4% au premier trimestre, au plus bas depuis 18 mois, et Pékin vise pour 2014 une croissance annuelle de 7,5%, ce qui serait sa plus faible performance depuis près d'un quart de siècle. Le gouvernement chinois a mis en place des réductions fiscales ainsi que des assouplissements monétaires très ciblés, et des facilités destinées à doper les investissements dans les infrastructures. Cette politique avait permis une légère embellie, avec une remontée du taux de croissance à 7,5% au deuxième trimestre. Mais plusieurs indicateurs ont montré depuis que cette reprise espérée restait fragile et encore très incertaine. La croissance de la production manufacturière a ralenti en août, le volume des nouveaux prêts accordés par les banques chinoises s'est effondré en juillet et les importations ont reculé en août pour le deuxième mois d'affilée. L'activité est notamment freinée par le refroidissement du secteur immobilier, estiment les analystes. Le prix moyen d'un logement neuf dans 100 des plus grandes villes du pays a ainsi reculé en août pour le quatrième mois consécutif, selon une étude indépendante du cabinet China Index Academy. Certains économistes plaident pour de nouvelles mesures gouvernementales mais Wang Tao, de la banque UBS, n'entrevoit que des "accommodements ciblés et des mini-mesures de stimulation", selon l'agence Dow Jones. De son côté, l'indice mesurant l'évolution des prix à la vente des produits à leur sortie d'usine (PPI) s'est replié en août de 1,2% sur un an après 0,9% en juillet, a indiqué jeudi le BNS. Le PPI, considéré comme prédictif des futures tendances des prix à la consommation, est négatif depuis plus de deux ans.