Les produits de contrebande se retrouvent partout sur le territoire national. Les trafiquants recourent à une nouvelle formule qui consiste à faire circuler les marchandises entre les grandes villes en vue d'alimenter les magasins qui excellent dans le recel. La saisie record entre janvier et juin 2014 renseigne sur le phénomène. Ainsi, la valeur globale des produits de contrebande saisis en Algérie durant ladite période est estimée à 1,23 milliard de dinars, a indiqué avant-hier le sous-directeur de l'information et de la communication de la direction régionale des douanes de Constantine, Ammar Hamlaoui. S'exprimant en marge d'une journée d'étude sur la lutte contre le phénomène de la contrebande, organisée à l'initiative du bâtonnat de la région Est, en coordination avec la cour de justice de Constantine, le même responsable a précisé que parmi les marchandises saisies "figurent notamment des stupéfiants, des psychotropes, du carburant, des produits alimentaires et vestimentaires, du tabac et même quelques armes et des munitions". A l'ouverture des travaux tenus à l'université Emir Abdelkader, le wali de Constantine, Hocine Ouadah, a souligné l'importance, pour les instances juridiques et exécutives impliquées dans la lutte contre ce phénomène, de "coordonner leurs stratégies pour mieux circonscrire ce fléau qui prend de l'ampleur aussi bien à l'échelle nationale que régionale". Pour le procureur de la République près la cour de Constantine, la finalité de cette journée d'étude à laquelle ont contribué des représentants de la sûreté et de la Gendarmerie nationales, ainsi que des responsables de l'administration régionale des douanes, est "d'unir les efforts des institutions concernées par la protection de l'économie nationale et la préservation de la santé des citoyens et de leur pouvoir d'achat, garants de la stabilité et de la prospérité du pays". De son côté, le bâtonnier régional de Constantine, Me Mustapha Lanouar, a indiqué que l'objectif de cette rencontre est de "contribuer à l'enrichissement d'un projet de loi relatif à la lutte contre la contrebande, se trouvant actuellement sur le bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN) pour être débattu et adopté". Les séminaristes ont ensuite débattu de trois principaux axes relatifs au thème inscrit à l'ordre du jour et s'articulant autour du phénomène de "la contrebande en tant que réalité algérienne et internationale", de "la contrebande en tant qu'acte criminel en vertu de la législation nationale et internationale" et "l'enrichissement du projet de loi portant lutte contre la contrebande". La lutte contre la contrebande, véritable plaie économique, provoque ainsi des dommages collatéraux massifs et une grosse colère. Pour les habitants des régions frontalières qui refusent d'être assimilés "globalement et dans le détail" aux trabendistes, les consommateurs sont les seuls à subir l'impact des mesures alors que les " produits continuent à traverser la frontière par quantités faramineuses".