Une vue de la rencontre ayant regroupé le ministre de la Justice avec le Bâtonnat national Affichant une satisfaction béate, M.Lanouar dira que «le ministre a tenu ses promesses, car toutes les préoccupations des avocats ont été prises en compte». Les robes noires ont donné l'impression de changer le fusil d'épaule, hier, lors de la rencontre ayant regroupé le ministre de la Justice avec le Bâtonnat national à l'hôtel El Djazaïr. L'ensemble des bâtonniers issus d'une quinzaine de barreaux d'Algérie ont participé à cette réunion. Un revirement spectaculaire dans la position des avocats vis-à-vis de la nouvelle loi portant organisation de leur profession a été relevé. Lors de l'ouverture des travaux inhérents à cette rencontre, le bâtonnier national, Mustapha Lanouar, du barreau de Constantine, n'a pas tari d'éloges à l'égard du ministre. Le rôle du ministre de la Justice dans l'élaboration de la loi régissant le métier d'avocat est qualifié de très «important» par M.Lanouar. Avant de noter, «la bonne volonté, la disponibilité et l'aide conséquente consenties par le ministre de la Justice à l'égard des avocats». Affichant une satisfaction béate, M.Lanouar dira que «le ministre a tenu ses promesses car toutes les préoccupations des avocats ont été prises en compte». «Nous attendions ce statut depuis 16 ans. Et c'est grâce à la bonne volonté et l'aide appréciable du ministre que nous avons pu franchir le stade de sa programmation et sa présentation devant l' APN», soutient-il encore. Bon nombre de différends apparus récemment au sujet de cette loi sont mis par le bâtonnier national sur le compte «de l'ignorance du contenu et des dispositions de ce texte de loi par les avocats». Présent à cette rencontre, le bâtonnier d'Alger, locomotive des barreaux d'Algérie, a indiqué que «certaines dispositions de ladite loi portent atteinte à l'indépendance de la justice, en citant les procédures disciplinaires contre l'avocat contenues dans la loi adoptée la semaine dernière à l'APN et les décisions et les délibérations des Conseils de l'ordre régionaux qui seront soumises à la tutelle». Ce statut qui consacre «la régression par rapport à la loi de 1991, compte un certain nombre de lacunes», commente-t-il. Toutefois, selon le même bâtonnier, le ministre a fait remarquer, lors de la réunion à huis clos, globalement, que la majeure partie de la mouture actuelle est «acceptable». Ceux qui la critiquent veulent «l'excellence», de l'avis du ministre. Cela prouve s'il en est que les barreaux n'ont pas accordé leurs violons. Les présidents des différents bâtonnats régionaux ont montré à l'occasion de la rencontre d'hier qu'ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde. Interrogé, le bâtonnier de Tizi Ouzou a affirmé qu' «il n'a jamais été question de revendiquer le retrait, la révision et encore moins le gel de ce projet de loi». De son côté, le ministre a estimé, en marge de cette rencontre que l'APN a connu pour la première fois un consensus transcendant les appartenances partisanes». Le ministre a indiqué que les déclarations du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, à ce sujet auguraient d'un débat «aussi intense» que celui ayant prévalu devant l'Assemblée populaire nationale. M.Bensalah a expliqué, lors de la séance de clôture de la session de printemps du Parlement, qu'en raison de l'importance du texte et de ses implications, les membres du Sénat voulaient lui consacrer tout le temps nécessaire. Pour rappel, les avocats du barreau d'Alger avaient organisé, la veille de la présentation du projet à l'APN, un sit-in au siège de la cour d'Alger pour dénoncer ce projet de loi. Les robes noires d'Alger, à leur tête le bâtonnier de la capitale, Abdelmadjid Sillini, avaient menacé de paralyser l'ensemble des tribunaux et cours de justice si ce projet de loi ne serait pas retiré ou gelé.