L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a avancé nettement vendredi, achevant la semaine à son plus haut niveau de clôture depuis le 2 novembre 2007 sous l'effet d'un yen faible, phénomène favorable aux groupes implantés à l'étranger. A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a affiché un gain de 1,58% (+253,60 points) à 16 321,17 points. Il a gagné 2,3% sur l'ensemble de la semaine réduite à quatre jours à cause d'un lundi férié. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a progressé pour sa part vendredi de 1,06% (+14 points) à 1 331,91 points. La séance a été très active avec 2,58 milliards de titres échangés sur le premier marché. Le marché nippon bénéficie depuis plusieurs semaines d'un dollar vigoureux, sur fond de signaux encourageants pour la reprise aux Etats-Unis. Cette performance du Nikkei 225 intervient paradoxalement alors que le gouvernement japonais a pointé vendredi "des faiblesses" dans le redressement de l'économie, qui subit le contrecoup d'une hausse de la taxe sur la consommation. Reste que, selon Kenzaburo Suwa d'Okasan Securities, cela n'a pas inquiété les acteurs de la place tokyoïte: "tous les facteurs ont été positifs aujourd'hui, le yen, Wall Street, l'Ecosse", a-t-il assuré. Le maintien de cette nation dans le Royaume-Uni a évité un mouvement d'inquiétude sur les marchés. La montée à Tokyo "s'apparente certes un peu à de la surchauffe, mais la tendance haussière va probablement se poursuivre un moment car les investisseurs ne considèrent pas comme très risqué d'acheter", a-t-il poursuivi. Les titres vedettes ont été très prisés, notamment ceux pour qui la hausse du dollar se transforme mécaniquement en gains supplémentaires. C'est le cas du premier constructeur d'automobiles Toyota dont l'action s'est élevée de 0,76% à 6494 JPY, un sommet en un an. Nissan a pour sa part gagné 1,60% à 1 076,50 J yens. Le titre Mitsubishi Motors a de son côté augmenté de 1,70% à 1 259 yens, juste avant l'annonce de la signature d'une lettre d'intention avec l'italien Fiat auquel il pourrait fournir un pick-up de nouvelle génération basé sur son modèle L200. Le poids-lourd Fast Retailing (propriétaire de la marque de vêtements Uniqlo) a aussi tiré la cote vers le haut avec un gain de 3,56% à 36'250 JPY. Lien de cause à effet ou non, il a présenté vendredi matin une nouvelle collection étendue d'habits pour bébés et enfants, un domaine dans lequel il offrait jusqu'à présent un nombre limité de tenues. Parmi les valeurs en vert figurent aussi les opérateurs de télécommunications cellulaires (KDDI, SoftBank, et dans une moindre mesure NTT Docomo), lesquels se livrent à une bataille sans merci à l'aide de l'iPhone 6, proposant même aux clients des concurrents de leur offrir gratuitement cet appareil et de leur racheter en sus sous forme de ristournes leur ancien modèle s'ils acceptent de changer de fournisseur de service. L'action KDDI a pris 1,87% à 6646 JPY, SoftBank 0,58% à 8 740 yens tandis que NTT Docomo a stagné à 1909,50 JPY. SoftBank a pour sa part été entraîné ces dernières semaines par l'entrée en Bourse ce vendredi à New York de la galerie marchande virtuelle chinoise Alibaba dont il est le premier actionnaire à hauteur de 34%. SoftBank n'a toutefois pour le moment pas l'intention de céder ses parts. Contrairement aux groupes d'industries lourdes qui ont aussi fortement grimpé, tout le monde n'a toutefois pas profité du mouvement favorable. Sur les 225 valeurs du Nikkei, 31 ont reflué, 8 n'ont pas bougé et 186 ont augmenté. Le titre du fleuron nippon de l'électronique Sony, qui avait déjà été durement sanctionné jeudi au lendemain d'un sévère avertissement sur résultat, a encore perdu 0,98% ce vendredi à 1 921 yens. Il a abandonné 9,70% au cours de la semaine.