La Bourse de Tokyo a terminé stable la séance de vendredi (-0,01%), dans un marché peu surpris des mesures adoptées par la Banque centrale européenne (BCE) et qui attendait les statistiques de l'emploi américain. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 2,13 points à 15 077,24 points. Sur l'ensemble de la semaine toutefois, il a grimpé de 3,04%, atteignant jeudi son plus haut niveau depuis près de trois mois. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grappillé de son côté 0,15%, soit 1,82 point à 1 234,57 points. L'activité a été moyenne, avec 2,10 milliards d'actions échangées sur le premier marché. La BCE a pourtant sorti les grands moyens jeudi pour tenter d'élever l'inflation en zone euro et y encourager la croissance économique. Elle a abaissé ses trois principaux taux d'intérêt, prolongé ses opérations de prêts illimités et très bon marché à court et moyen termes aux banques jusque mi-2016 et décidé aussi de prêter de nouveau à long terme à ces dernières, pour les crédits accordés aux PME et consommateurs. Mais "ces actions de la BCE n'ont surpris personne", a estimé Naoki Fujiwara, courtier chez Shinkin Asset Management cité par Dow Jones Newswires. "Le millier de points gagnés par le Nikkei depuis trois semaines expose désormais à une rechute, parce que le volume d'échange reste au mieux médiocre et qu'il n'y a aucune incitation forte à acheter." Il a ajouté que les mouvements sur le marché des changes restaient cruciaux pour déterminer l'évolution de la Bourse de Tokyo. "Le marché d'action reste dépendant de celui des devises: le yen doit baisser pour permettre aux actions de monter", a-t-il jugé. La baisse du yen permet en effet aux groupes japonais de dégager davantage de revenus de leurs activités à l'étranger, lorsqu'ils en convertissent les revenus en monnaie nippone. Or les taux de change n'ont pas énormément bougé depuis les annonces de la BCE, d'autant que les cambistes attendaient la publication des chiffres de l'emploi américain pour le mois de mai, prévue plus tard dans la journée de vendredi. Au final, les mouvements brusques n'ont pas été très nombreux sur le marché. Parmi les secteurs gagnants ont figuré celui des compagnies maritimes: Nippon Yusen a grimpé de 1,64% à 309 yens et Mitsui OSK Lines de 2,13% à 383 yens. Les assureurs ont aussi gagné du terrain: le groupe d'assurance-vie Dai-ichi Life, qui a annoncé mercredi son intention d'acquérir un homologue américain pour 5,7 milliards de dollars, a augmenté de 1,26% à 1 519 yens. Le fabricant d'électronique Sharp a bondi pour sa part de 1,97% à 310 yens, après avoir présenté une ligne de produits dans le domaine de la santé qui font espérer une croissance de ses revenus. Il a gagné quelque 20% en trois semaines. A l'inverse, les groupes de télécommunication mobile ont disjoncté: SoftBank a cédé 1,56% à 7 695 yens, KDDI 1,32% à 6 002 yens et NTT Docomo 0,58% à 1 719 yens. La grande distribution a aussi été vendue: Aeon a diminué de 0,96% à 1 238 yens et Seven & I de 1,01% à 4 188 yens.
Suspendue à la croissance et à la banque centrale La Bourse de Tokyo sera attentive cette semaine à la révision des chiffres de la croissance japonaise ainsi qu'à la réunion de la banque centrale (BoJ) après que l'indice Nikkei a réalisé sa meilleure performance hebdomadaire en près de deux mois. La croissance japonaise au premier trimestre a été la plus forte en plus de deux ans, la consommation s'étant accélérée avant l'introduction d'une taxe sur la consommation qui risque de plomber l'activité au cours des prochains mois. De récentes statistiques montrant une baisse des dépenses et de la production industrielle sont susceptibles de mettre la pression sur la banque centrale japonaise en vue de l'amener à amplifier sa politique monétaire accommodante afin de conjurer la récession. Mais les dirigeants de la banque centrale ne devraient pas prendre de décision la semaine prochaine. Vendredi, la Bourse a clôturé à l'équilibre manifestement peu sensible aux mesures de la Banque Centrale Européenne (BCE) d'assouplissement monétaire sans précédent. "La décision de la BCE n'a pas surpris outre mesure. En revanche, la progression de 1 000 points de l'indice en trois semaines semble fragile car le volume des échanges est médiocre, sans incitation attendue" dans un proche avenir, a estimé Naoki Fujiwara, gestionnaire de fonds chez Shinkin Asset Management.