Une réflexion est menée par la wilaya pour voir quel sort réserver à ces magasins dont les propriétaires ne se manifestent presque jamais. Des locaux commerciaux appartenant à des privés sont fermés à double tour. Sur les grandes avenues, dans les venelles, dans les quartiers du centre de la capitale et de sa périphérie proche, des rideaux poussiéreux sont baissés. A Belouizdad, des gobelets et autres objets en plastique s'entassent devant ce que fut la devanture boisée d'un local, autrefois prospère, de la grande rue. D'autres locaux sont devenus le royaume des rongeurs. En langage chiffré, le président de l'APC éponyme, Hakim Bettache a fait savoir que 1.258 commerces relevant dans leur quasi-totalité de la propriété privée demeurent fermés depuis plus de vingt ans dans certains cas à Alger -centre du fait de problèmes d'héritage. Sur les 1.258 commerces fermés, 58 sont situés sur les grands boulevards d'Alger -centre comme Didouche Mourad et Larbi Ben M'hidi et la quasi-totalité de ces magasins relève de la propriété privée, a indiqué M. Bettache au forum du journal El Moudjahid. "La plupart de ces commerces souffrent d'un problème d'héritage. Il y a des familles qui sont en justice depuis plus de vingt ans. Il faut imaginer un cadre juridique pour permettre leur réouverture d'autant qu'ils constituent un souci surtout en matière d'hygiène", a-t-il souligné. A l'issue de la réunion le 11 septembre d'un conseil interministériel élargi aux autorités et aux élus de la wilaya d'Alger, il a été demandé au wali Abdelkader Zoukh d'installer un groupe de travail avec comme mission de trouver une solution aux magasins fermés. Cette recommandation portait aussi bien sur l'étude des cas des commerces fermés pour différentes raisons notamment les problèmes d'héritage, et ceux qui ''baissent rideau'' à partir de 18h00, alors que la capitale est sensée être animée en soirée. Ce groupe de travail a été installé par le wali, indique M. Bettache selon lequel il y a une adhésion des propriétaires de magasins qui ont entamé les travaux de rénovation. Pourtant, en août 2013, l'APC d'Alger-centre avait mis en demeure les propriétaires de ces 1.258 commerces de les ouvrir, dans un délai de deux mois, sous peine de se voir appliquer les "procédures réglementaires en vigueur", dont l'expropriation pour utilité publique. Si les concernés ont réagi en affichant des pancartes "en travaux", leurs commerces demeurent encore fermés. Interrogé sur les commerces qui ferment à partir de 18h00 dans les grandes artères d'Alger- centre, une situation qualifiée d'"inacceptable" par le Premier ministre Abdelmalek Sellal à l'ouverture de la réunion du 11 septembre dernier, M. Bettache a avancé qu'un travail de sensibilisation est en cours, en attendant les mesures que prendront les autorités en recourant à la force de la loi. Le maire s'est par ailleurs félicité de la décision du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales de réactiver le dossier relatif à la police communale, en application des recommandations du conseil interministériel élargi à la wilaya d'Alger. "La police communale va permettre le règlement à temps de beaucoup de problèmes dans la gestion des affaires courantes des citoyens de la ville", a estimé M. Bettache. S'agissant de l'organisation administrative de la wilaya, pour laquelle un groupe de travail a été installé dimanche 14 septembre au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, il a estimé que la capitale mérite d'avoir un "statut particulier" eu égard aux défis qui l'attendent en matière de développement dans le cadre du plan stratégique 2009-2029 pour Alger. Sur le volet culturel, M. Bettache a annoncé la réouverture le 1er novembre prochain de deux salles de cinéma, "Le Debussy" et "ABC" après des travaux de rénovation, précisant que la salle "ABC" sera spécialisée dans les spectacles pour enfants. La commune d'Alger- centre compte 12 salles de cinéma, dont deux sont fonctionnelles et trois en travaux pour la remise en état des structures et des équipements notamment la siégerie, a-t-il dit sans plus de détails. Les services de la commune n'ont pu joindre les concernés : changement d'adresse, litiges familiaux rendent difficile toute action en direction des nombreux propriétaires. Dans le seul centre de la capitale, il y aurait une trentaine de locaux dont les propriétaires ont mis, depuis longtemps, la clef sous le paillasson. Une chose est sûre, la wilaya sensibilisée sur ce problème, a "pris à bras-le-corps" l'opération.