Le 11 Décembre 1960. Six années après le déclenchement de la lutte armée, les Algériens organisèrent, dans les quatre coins du pays, une manifestation pacifique pour réaffirmer le principe de l'autodétermination. particulièrement massive à Alger. Ces manifestations organisées en signe de soutien au FLN et au GPRA, se voulaient une réaction contre la politique du général De Gaulle qui visait à maintenir l'Algérie comme partie intégrante de la France. Littéralement déterminé, le Front de libération national (FLN) entra alors en conflit aidé de l'appui populaire tout aussi déterminé. C'est alors que les fameux slogans " Algérie musulmane indépendante, contre ceux de De Gaulle "Algérie, Français" furent brandis. Ces manifestations qui reçurent le soutien unanime de la population étaient un signe fort adressé aux colons, revendiquant la totale indépendance. C'était également, un moment fort exprimant à la fois, l'unité du pays et le rassemblement du peuple autour de la révolution. Toutes les cités algériennes devinrent un certain 11 décembre de l'année 1960, des arènes revendicatives, des rassemblements populaires des différentes souches eurent lieu. A Alger, où la manifestation fut un véritable raz-de-marée humain, est à la place du Champ de manœuvres, des voix d'hommes et de femmes, brandissant l'emblème national, étaient entendues. De là et jusqu'à la rue Didouche Mourad, le rythme revendicatif et soutenu avait été maintenu, allant jusqu'à affronter les forces coloniales, qui tentaient de briser ces voix unanimes pour l'indépendance. Les manifestations s'étendirent alors à tous les quartiers populaires, à Belcourt, Salembier (Diar El Mahçoul actuellement), Bab El Oued, El Harrach, Kouba, Birkhadem, Diar El Afia, la Casbah et le climat de France (Oued Koriche). "Vive l'Algérie" scandaient, en cœur, des milliers d'Algériens regroupés autour du drapeau national flottant. Les manifestations durèrent huit jours et se propagèrent à d'autres villes du pays, pour réaffirmer le droit fondamental à l'autodétermination. Cette forte aspiration du peuple à l'indépendance, a, malgré son caractère pacifique, causé de nombreuses victimes confrontées à l'intervention tyrannique des troupes coloniales. La mort n'aura nullement pas empêché les nombreux manifestants de sortir dans les rues le jour suivant, clamant l'indépendance et la vie au Front de libération nationale. Aux yeux du monde, ces manifestations populaires, qui ont duré dans le temps, ont mis à nu la réalité horrifiante du colonialisme français, et la détermination inégale du peuple algérien, pour le recouvrement à son indépendance. Isolé, repoussé dans ses derniers retranchements. De Gaulle était contraint d'envisager des négociations avec le FLN, qui allaient conduire aux accords d'Evian du 18 mars 1962.