Le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui a été réaffirmé avec force à Barcelone par les participants de trente-six pays à la 35e conférence de coordination européenne de soutien au peuple sahraoui, qui ont notamment souligné la dimension internationale de l'Eucoco. Dans son discours d'ouverture des travaux, le président de la Conférence, Pierre Galand, a mis en exergue le nombre record de participants à cette rencontre. “Ce record absolu de participants, dont certains pour la première fois, traduit la volonté des peuples de ces pays à soutenir le peuple sahraoui dans sa lutte pour la liberté et l'indépendance”, a-t-il affirmé, tout en insistant sur le fait que la question sahraouie est "toujours d'actualité". Des délégations sont venues de plus de 36 pays d'Afrique, d'Amérique latine et d'Europe. Ainsi, la réaffirmation du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et la dénonciation des graves violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc ont été les principaux leitmotiv qui ont marqué l'ouverture vendredi soir à Barcelone (nord-est de l'Espagne) de la 35e Conférence de coordination européenne de soutien au peuple sahraoui (Eucoco). Il y a lieu de signaler que Pierre Galand qui a rendu hommage à la résistance exemplaire du peuple sahraoui, sous la conduite du Front Polisario, a plaidé pour le démantèlement du “Mur de la honte” qui divise le Sahara occidental de son peuple. Il a saisi l'occasion du 20e anniversaire de la chute de Berlin pour dire : “On a fêté avec faste la chute du mur de Berlin, alors que persiste encore au Sahara occidental un autre mur soutenu par l'Europe, qu'il faut impérativement détruire.” Galand relèvera la dimension internationale prise par l'EUCOCO ces dernières années, ce qui lui a conféré un caractère mondial qui ne cesse de se renforcer. Ce rendez-vous annuel de solidarité avec le peuple sahraoui le plus important qui se tient au niveau international, réunit des délégations gouvernementales, des représentants de partis politiques, des comités et associations nationales de différents pays d'Europe, d'Afrique, d'Amérique, ainsi que des institutions, des ONG, des syndicats et différentes organisations sociales, de jeunes et de femmes soutenant la juste cause du peuple sahraoui. Tout en rappelant le renforcement, chaque année, de la solidarité internationale avec les Sahraouis, Pierre Galand a souligné que le “Sahara occidental, au même titre que les anciennes colonies, doit bénéficier d'une juste décolonisation, d'autant qu'il s'agit de la dernière colonie en Afrique”, ajoutant que “c'est en respectant la légalité internationale qu'on sauvegardera le droit international”. Parmi les nombreux autres intervenants, le président du Parlement sahraoui, Mahfoudh Ali Beiba, a dénoncé la dernière vague de répression déclenchée par le Maroc contre la population civile sahraouie dans les territoires occupés, particulièrement contre les militants sahraouis des droits de l'homme. Pour lui, cette “escalade” dans la politique de répression du Maroc vise “à torpiller” le processus de négociation entre le Front Polisario et le Maroc, sous l'égide des Nations unies. Dans le même ordre d'idées, tous les intervenants ont appelé à la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis détenus au Maroc et ont dénoncé également l'expulsion de la militante d'El-Ayoun, la capitale sahraouie occupée, vers l'île de Lanzarote (archipel espagnol des Canaries), ainsi que la “complicité” du gouvernement espagnol dans cette “déportation”. L'Algérie est présente à cette rencontre avec une délégation composée de parlementaires et de plusieurs représentants de la société civile. De nombreux intervenants ont rendu un hommage particulier à la solidarité et au soutien indéfectible de l'Algérie avec le peuple sahraoui. À cette occasion, le président du groupe parlementaire de fraternité algéro-sahraouie, Houari Tayeb, a rappelé la position de principe de l'Algérie à l'égard des questions de décolonisation et son attachement à la légalité internationale et au respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance. Le pillage des ressources naturelles sahraouies, l'accord de pêche signé entre le Maroc et l'UE, la vente d'armes à ce pays ont été également dénoncés par les nombreux intervenants lors de cette rencontre de trois jours.