Le nombre d'étudiants augmente d'une année à l'autre, alors que le niveau universitaire se dégrade de plus en plus. Le marché est davantage exigeant et conscient de l'incapacité du diplômé universitaire à assumer une responsabilité professionnelle. C'est évidemment aux diplômés de chômer pour payer le prix du "passage obligatoire" de l'enseignement supérieur qu'ils ont parcouru. Ainsi, dans un entretien accordé, hier, à l'APS, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki a mis le point sur les avancées de son secteur tout en argumentant avec les chiffres. De ce fait, le ministre a révélé dans cet entretien que le premier cahier de charges pour l'ouverture d'établissements universitaires privés a été retiré depuis un mois. M. Mebarki a affirmé que le ministère "n'a reçu à ce jour aucune demande pour la création d'un établissement privé" dans le cadre de l'ouverture du secteur aux privés, soulignant que "le premier cahier de charges a été retiré depuis un mois seulement". Un travail est en cours actuellement pour achever le dispositif d'encadrement de ce genre d'initiative à travers la création d'une commission qui sera chargée d'étudier et d'ouvrir les dossiers qui seront présentés à la tutelle, a indiqué le ministre. Ce dossier a été l'une des préoccupations posées par le patronat au cours de la dernière tripartite, a souligné le ministre qui a affirmé que le ministère de l'Enseignement supérieur "ne voit aucun inconvénient à l'ouverture d'instituts privés, à condition qu'une telle entreprise soit conforme au cahier des charges arrêté à cet effet". Le ministre a tenu à souligner que les établissements privés qui se prétendent des établissements de formation supérieure, ne sont pas agréés pour ce mode de formation, "ce qui signifie que leurs diplômes ne sont pas "reconnus par l'Etat". Pour plus de détails, M. Mebarki a indiqué que plusieurs établissements privés prétendant offrir une formation supérieure ont reçu l'agrément du ministère de la Formation professionnelle, selon un cahier de charges qui définit leur champs d'action qui n'a rien avoir avec le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ce sont des établissements "hors-la-loi", a-t-il martelé. Pour remédier à cette situation, le ministère de l'Enseignement supérieur effectue des contacts avec le ministère de la Formation professionnelle afin de mener des campagnes d'inspection au niveau des instituts concernés, a ajouté M.Mebarki. Concernant certains instituts étrangers qui décernent des diplômes non reconnus par le ministère, M. Mebarki a souligné l'importance de ce dossier pour son secteur, au regard de sa relation directe avec la crédibilité de l'université algérienne. Dans ce cadre, le ministre a souligné "le souci" de la tutelle de protéger de la nomenclature des diplômes nationaux notamment avec la prolifération d'établissements d'enseignement supérieur dont le seul souci est de s'enrichir en offrant des formations à distance sanctionnées par des diplômes qui ne prennent pas en considération les exigences académiques ainsi que d"autres formations non résidentielles dispensées par des universités étrangères en dehors de leurs pays d'origine. Dans ce contexte, le ministre a rappelé que les diplômes décernés par les établissements universitaires étrangers qui ne répondent pas aux critères pédagogiques et scientifiques définis par la tutelle "ne sont ni reconnus ni homologués".
4 000 projets de recherche universitaire en post-graduation enregistrés annuellement Sur un autre registre le ministre a fait savoir que 4000 projets de recherche universitaire en relation avec la formation en post-graduation sont enregistrés annuellement outre 2200 projets relatifs aux besoins du secteur économique réalisés dans le cadre du précédent plan quinquennal sur la recherche et le développement technologique. M. Mebarki a précisé que son secteur a recensé 2200 recherches dans le cadre du précédent plan quinquennal dont 300 peuvent être retenus dans le cadre de la valorisation des résultats de la recherche. Le ministre a relevé l'existence de 100 projets en cours de valorisation au niveau de l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche, en prévision de la création de 10 start-up. Le ministre a évoqué par ailleurs la question relative au classement des universités au niveau mondial. Il a souligné à ce propos que les efforts des chercheurs universitaires "ont commencé à porter leurs fruits" à travers "l'amélioration de la visibilité et du classement de l'université algérienne au niveau international". Le ministre s'est appuyé dans ses propos sur le classement publié sur le site spécialisé dans l'évaluation de la visibilité des universités (Webotmetrics Ranking of world universities" qui a touché 13000 universités dont 73 établissements universitaires algériens. Selon ce classement, l'université de Constantine I se positionne à la 1ère place au niveau maghrébin, à la 28 ème au niveau africain et à la 2256e place au niveau mondial, enregistrant une progression de 183 places par rapport au classement de janvier 2014. L'université de Ouargla a été classée à la 2ème place au niveau maghrébin, à la 30ème au niveau africain et à la 2306 ème place au niveau mondial, marquant une progression de 1315 places, a indiqué le premier responsable du secteur. Selon le dernier classement annuel de l'Institut espagnol de recherche "SCIMAGO", spécialisé dans le classement des universités sur la base de la production scientifique, l'innovation et le développement technologique publié le mois en cours et ayant touché 5100 établissements universitaires, l'université des Sciences et Technologies Houari Boumediene se place à la 290ème place en ce qui concerne l'innovation, à la 380ème place pour ce qui est du développement technologique et à la 1400ème place concernant la production scientifique. L'université de Blida I se positionne à la 290ème place en ce qui concerne le développement technologique. S'agissant de la coopération scientifique avec des universités étrangères, M. Mebarki a fait savoir que 1512 conventions ont été conclues avec des universités étrangères représentant 65 pays. Au total 2400 conventions ont été enregistrées, a-t-il précisé, si on prend en considération celles en phase de finalisation.