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17 octobre 1961 : Le massacre occulté de la mémoire collective
Publié dans Le Maghreb le 16 - 10 - 2014

Le temps d'une reconnaissance officielle de cette tragédie, dont la mémoire est aussi bien française qu'algérienne, n'est-il pas enfin venu ? Voilà 53 ans que l'immigration algérienne, bravant le couvre-feu discriminatoire qui lui était imposé, manifestait pacifiquement dans un défilé sur les boulevards de Paris, où des policiers, gardes mobiles, CRS se sont acharnés sur cette manifestation et ce fut le terrible massacre.
Plus tard dans la soirée, les rues de Paris étaient jonchées de cadavres de milliers d'Algériens dont un grand nombre fut jeté dans les eaux froides de la Seine. Occultée pendant une trentaine d'années par ceux qui voulaient la néantiser, la réalité du 17 octobre 1961 a fini par émerger et la République française a été salie par un crime d'Etat. En effet, ce massacre organisé en pleine rue de la capitale française a été perpétré, piloté par le ministre de l'Intérieur Roger Frey, le Préfet de police, Maurice Papon, et couvert par Michel Debré, Premier ministre, et le président de la République, Charles de Gaulle. Le couvre-feu imposé en France exclusivement aux travailleurs algériens a été décrété le 5 octobre au moment même où les négociations entre le gouvernement provisoire algérien et la France reprenaient après avoir été interrompues suite à la demande de la France, refusée par le FLN, d'amputer l'Algérie indépendante du Sahara et de ses richesses pétrolières.

Rappel des évènements
Des milliers d'Algériens sont tombés en martyrs, tués à vue, noyés, victimes d'une sanglante répression et d'une brutalité extrêmes des forces de police. Cette violence hors du commun s'est poursuivie pendant plusieurs jours et plus de dix mille manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés ou, pour nombre d'entre eux, refoulés vers l'Algérie. Alors que cette dernière fête le cinquante- deuxième anniversaire de son indépendance, la France n'a toujours pas reconnu sa responsabilité dans cet abominable crime d'Etat. Le sang qui s'est répandu dans la Seine fait honte à la France. Pour sa part, le sanguinaire préfet de police, Maurice Papon, a tenté de s'en justifier en 1988 dans son plaidoyer et au cours des procès où il comparut à Bordeaux puis à Paris en octobre 2000. Réduisant l'intervention policière à la dispersion des manifestants par " quelques horions " et des charges d'agents de l'ordre entraînant la mort de deux " Nord-Africains ", et celle d'un passant français décédé accidentellement d'une " crise cardiaque ". Hélas, ce bourreau, malgré son implication, a tiré sa révérence en 2007 dans la totale impunité.

Aucune personnalité jugée
Aucune dimension ne fut donnée à cette répression par l'Etat français et ce massacre sanglant a été longtemps occulté de la mémoire collective. Il ne s'est pas trouvé un seul représentant des plus hautes autorités de l'Etat pour évoquer publiquement la responsabilité de l'Etat dans ce sinistre épisode de la guerre d'Algérie. Il y eut déjà à l'époque une volonté réelle de la part des autorités françaises de faire le silence sur cet évènement tragique. D'abord, de la part des autorités impliquées dans cette répression, à savoir le ministère français de l'Intérieur et l'Etat dans son ensemble qui a voulu tirer le rideau et laisser les Français dans l'ignorance de cet épisode sinistre de la guerre d'Algérie, considérée alors comme de "simples évènements". La presse fut censurée et les journalistes empêchés de se rendre sur les lieux de détention où étaient parqués des milliers d'Algériens. Aucune suite ne fut donnée aux instructions judiciaires qui ont été vite closes sans aboutir et toutes ont débouché sur des non-lieux. Une volonté d'oubli judiciaire s'installa, combinée avec des décrets d'amnistie, une difficulté à accéder aux archives ainsi que d'autres mesures délibérées ont contribué à ce phénomène d'occultation qui persiste encore aujourd'hui. Ce crime au cœur de l'Etat français n'a toujours pas été reconnu officiellement alors même que les partisans de l'Algérie française ont prôné la promotion de l'œuvre "positive française" durant la colonisation dans les programmes scolaires. En revanche, il y a eu une reconnaissance de la part de collectivités locales, notamment la mairie de Paris en 2001 qui a fait un geste fort avec l'apposition d'une plaque commémorative sur le pont St-Michel. D'autres communes de la banlieue ont fait des gestes similaires. Il y a deux ans, la commémoration du cinquantenaire du 17 octobre 1961 a été marquée par toute une série d'initiatives, dont un boulevard du 17 Octobre devant la préfecture des Hauts-de-Seine, à Nanterre. Mais de la part de l'Etat, il n'y a toujours aucun signe de reconnaissance.
A la veille d'une visite en Algérie, en décembre 2010 alors qu'il était candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle, François Hollande déclarait "notre pays n'a rien à redouter de porter un regard lucide et authentique sur son histoire... Certaines blessures de la mémoire sont cicatrisées, d'autres restent vives. Il est temps de l'investir pour les générations futures". Les socialistes n'ont hélas pas eu le courage de mettre à exécution la demande de reconnaissance du passé colonial de la France qu'ils ont exprimé, alors qu'ils sont aujourd'hui au pouvoir.

La répression policière "féroce" inspire "encore aujourd'hui" un sentiment "d'horreur"
Hier, le ministère des Affaires étrangères avait affirmé dans un communiqué de presse que la répression policière "féroce" lors des événements du 17 octobre 1961 à Paris inspire "encore aujourd'hui" un sentiment "d'horreur". "Encore aujourd'hui, c'est un sentiment d'horreur qu'inspire la répression policière féroce qui s'est abattue sur ces civils innocents, dont le seul tort a été de manifester pour la dignité et la réalisation des droits légitimes du peuple algérien ainsi que des droits de l'homme les plus élémentaires", a précisé la même source. A ce titre, à l'instar des années précédentes, l'Algérie se recueille dans le souvenir pour rendre un hommage "fort" et "appuyé" aux milliers des travailleurs algériens, qui le 17 octobre 1961 se sont mobilisés en masse dans la capitale française, pour défiler pacifiquement et afficher avec "fierté" leur soutien "indéfectible" à la cause nationale et dénoncer les méfaits de la colonisation, a ajouté la même source. Ces citoyens, qui vivaient dans des conditions précaires, ont fait preuve d'un courage "admirable" et ont clamé, "haut" et "fort" la volonté du peuple algérien de se défaire du joug colonial et de recouvrer son indépendance nationale. Ces "vaillants" Algériens, à l'image de leurs concitoyens en Algérie étaient habités par la "profonde" conviction que la lutte nationale pour la libération sera couronnée par la victoire, "quels soient les sacrifices à consentir et les dangers à braver dans la quête de l'indépendance". Un "juste" hommage est dû aux intellectuels, militants et citoyens français qui se sont mobilisés "spontanément" et par "conviction" pour la défense de la cause algérienne et qui ont affirmé leur "pleine" solidarité face aux "exactions" et aux violences que les Algériens de France ont subies ce 17 octobre 1961. "Si les historiens et les chercheurs se sont saisis de ces événements et ont mis en relief les dérives policières qui l'ont caractérisé, l'on se félicite de la reconnaissance après des décennies de silence, de la nature des violences perpétrées contre des civils innocents et les nombreuses victimes, dont nous tenons à honorer la mémoire", a noté le communiqué du MAE. La commémoration de la journée du 17 octobre rappelle aussi les sacrifices passés et l'attachement et engagements permanents des membres de la communauté nationale établie à l'étranger en faveur de l'Algérie, de ses institutions, de son développement socio-économique, de sa stabilité interne et de son raisonnement à l'internationale, a ajouté la même source.


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