La 13ème réunion des négociations multilatérales pour l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) devrait se tenir début janvier 2015 à Genève, a annoncé, hier à Alger, le ministre du Commerce, M. Amara Benyounès. L'Algérie doit répondre aux questions additionnelles d'ici à novembre prochain pour programmer la réunion multilatérale, qui aura lieu probablement à la première quinzaine du mois de janvier prochain, a indiqué M. Benyounès lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le président du groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à l'OMC, M. Alberto d'Alotto (Argentine). Depuis le 12ème round de négociations, tenu en mars 2014 à Genève, l'Algérie a reçu des questions additionnelles de la part de l'UE, du Canada, des Etats-Unis, de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie. A ce propos, M. Benyounès a expliqué que ces négociations étaient un processus de discussions où chaque pays membre de l'OMC a le droit de soumettre des questions auxquelles l'Algérie répond au fur et à mesure. Le processus d'adhésion de l'Algérie, entamé en 1987, "ne fait face à aucun facteur qui le bloque fondamentalement", a-t-il tenu à souligner. Pour sa part, M. d'Alotto a estimé que l'Algérie avait, certes, réalisé des progrès et avait avancé dans son processus de négociations mais qu'elle devrait déployer davantage d'efforts en vue de cette accession. "Le gouvernement algérien a ratifié sa volonté d'accession (à l'OMC), et si l'Etat déploie les efforts nécessaires, on pourrait parachever ce processus à la fin de l'année prochaine", a même avancé M. d'Alotto lors de cette conférence de presse tenue en marge d'une rencontre avec les membres du Comité algérien chargé du dossier de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC (Comité national-OMC). "Le message principal que je porte aujourd'hui est d'inciter la partie algérienne à travailler sur certains aspects d'accession, notamment les réformes nécessaires pour que ça puisse aboutir avec succès d'ici à l'année prochaine", a-t-il poursuivi. Selon lui, les domaines que l'Algérie devrait réformer portent notamment sur le régime de l'investissement ainsi que l'agriculture, alors que des efforts ont été fournis pour les biens et les services. "Si l'Algérie fournit les efforts nécessaires pour ces questions, on pourrait arriver, lors de la conférence ministérielle de l'OMC de fin 2015, avec un dossier ficelé", a-t-il renchéri tout en tenant à préciser qu'au sein de l'OMC, il y a un climat d'"optimisme" quant à la possibilité d'une adhésion de l'Algérie en 2015. A son retour à Genève, M. d'Alotto devrait réunir le groupe d'amis de l'accession de l'Algérie à l'OMC tels que l'Argentine, le Brésil, la Chine, les Etats-Unis, l'Union européenne (UE) afin d'entamer la phase finale de cette accession. Avant la tenue de cette conférence de presse, M. Benyounès a réaffirmé, dans son allocution d'ouverture des travaux de la rencontre avec le Comité national-OMC, la "volonté ferme et réelle" du gouvernement de poursuivre le processus d'accession à l'OMC. "Nous avons pris la décision de poursuivre ce processus d'adhésion tout en veillant à la sauvegarde des intérêts économiques de notre pays", a-t-il soutenu. "Nous souhaitons que ce processus se fasse le plus rapidement possible compte tenu du rythme des réformes que nous allons engager et de la sauvegarde des intérêts économiques de notre pays et, notamment, de tous les investissements que nous avons entamés dans le secteur industriel public", a-t-il encore insisté. La visite de M. d'Alotto, qui avait déjà rencontré M. Benyounès en mai dernier à Genève, intervient après la signature, à la mi-octobre en cours, du protocole d'accord portant la conclusion des négociations bilatérales entre l'Algérie et l'Argentine relatives à l'adhésion du pays à l'OMC, rappelle-t-on. L'Algérie a entamé le processus d'accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995. En théorie si l'Algérie rejoignant l'OMC pourrait bénéficier d'une certaine expérience dans le commerce international. La réalité est tout autre. Les exportations algériennes sont composées à 98% d'hydrocarbures. Si l'Algérie adhère à l'OMC, elle devra automatiquement ouvrir le marché à l'international, elle va, donc, être envahie par des produits provenant de l'étranger.