Le projet de loi de finances pour 2015 a été présenté, il y a quelques jours, par le ministre des Finances, M. Mohamed Djellab, à l'Assemblée populaire nationale (APN) lors d'une séance plénière présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa. Lors de son intervention, le ministre s'est longuement attardé sur les répercussions du recul des exportations les hydrocarbures sur la situation financière du pays, mais sans pour autant tomber dans l'alarmisme. Il s'agit pour lui d'une mise en garde et une donne à ne pas négliger. "Les perturbations dans les cours du pétrole ne constituent pas un grand danger sur les équilibres internes et externes de l'Algérie, mais c'est un avertissement adressé au gouvernement afin qu'il prend au sérieux ces évolutions ", a admis le premier argentier du pays. Il en veut pour preuve la baisse de 1,2% des recettes des hydrocarbures, soit seulement 46,5 milliards de dollars au mois de septembre dernier. Ce recul est suivi d'une hausse des importations de 3,8% durant les premiers sept mois de l'année en cours, a-t-il précisé. Ajoutant à cela, la baisse de la production des hydrocarbures de 6% ces dernières années. Et tout cela a eu un impact négatif sur la fiscalité pétrolière qui a enregistré elle aussi une baisse de 2,4%, tandis que la fiscalité ordinaire a augmenté de 11,4%," ce qui a permis néanmoins de couvrir la baisse de la première ", dira M. Djellab. Il a indiqué dans ce sens que le gouvernement avait procédé à la mise en œuvre de ces modes de financement pour les projets de réalisation des logements promotionnels et de la nouvelle infrastructure à l'aéroport d'Alger. Sur la base de l'augmentation des recettes et des dépenses, le projet de loi de finances 2015 prévoit un déficit budgétaire de 4.173,4 milliards de dinars (-22,1% du PIB) contre 5.563,5 milliards de dinars en 2013, en prévision de la clôture de l'exercice 2014 du fait du recours au Fonds de régulation des recettes pour couvrir le déficit budgétaire. Le texte prévoit également un recul de 4.429,3 milliards de dinars des avoirs du fonds de régulation des recettes à fin 2015, soit 23,4% du PIB pour l'année 2015. M. Djellab a rappelé dans ce sens que "le fonds de régulation des recettes s'appuie, pour ses recettes, sur l'excédent des prix des hydrocarbures qui dépassent les prévisions alors que ses dépenses sont destinées au financement du déficit du Trésor sans pour autant que les avoirs du fonds ne soient en dessous des 740 milliards de dinars".
62 amendements approuvés Le bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN) a approuvé 62 amendements proposés au projet de loi de finances 2015 (PLF-2015), a indiqué un communiqué de l'APN. Après examen, le bureau a décidé d'approuver 62 amendements car répondant aux conditions légales avant de les soumettre à la commission des finances et du budget pour les examiner avec les représentants de leurs auteurs, précise la même source. 62 amendements sur les 76 proposés ont été approuvés concernant le projet de la loi de finances 2015 lors d'une réunion consacrée par l'APN à l'examen de ces propositions, présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l'APN.
Les députés expriment leurs inquiétudes de la baisse du prix du pétrole Les présidents de six groupes parlementaires de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont exprimé, dans leurs interventions sur le projet de loi de finances 2015, leurs inquiétudes quant à l'impact de la baisse des prix du pétrole sur les équilibres financiers du pays. Lors d'une séance présidée par le président de l'APN Mohamed Larbi Ould Khlifa, les six intervenants ont appelé à plus de rationalisation de la dépense publique et libérer l'économie nationale de la dépendance au secteur des hydrocarbures. "Le groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND) exprime son inquiétude quant à cette conjoncture (baisse des prix du pétrole, ndlr) qui représente un danger réel et imminent pour les équilibres financiers du pays", a fait savoir Mohamed Diji, chef du groupe parlementaire du RND. Il a invité, à ce sujet, le gouvernement à "prendre les précautions nécessaires à travers la rationalisation des dépenses" tout en maintenant "le bon rythme qui a caractérisé la croissance économique durant la dernière décennie'', selon ses propos. Le président du groupe parlementaire du Parti des travailleurs (PT) Ramdane Thaazibt a également appelé le gouvernement à prendre "des mesures préventives" pour éviter à l'économie nationale de subir les effets de la baisse continue de l'or noir, et ce, dans une conjoncture internationale marquée par des conflits ainsi qu'une relance économique mondiale au ralenti. De son côté, le président du groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS) Chafaa Bouaiche a incité le gouvernement à "oeuvrer sérieusement à la diversification de l'économie afin de créer des ressources financières, en dehors des hydrocarbures". "Le seul moyen qui contraindra le gouvernement à trouver sérieusement des alternatives à la dépendance aux hydrocarbures est que le prix de référence du pétrole (fixé actuellement à 37 dollars, ndlr) soit fixé, au préalable, par le Parlement", a-t-il suggéré. Le chef du groupe parlementaire de l'Alliance de Algérie Verte (AAV) Filali Gouine a fait état de "l'absence d'une vision économique claire chez le gouvernement" relevant "l'échec de la politique des investissements ainsi que la non-maîtrise du volume des importations dont la facture ne cesse de connaître une courbe ascendante". Le Front de libération nationale (FLN), par le biais de son président du groupe parlementaire Tahar Khaoua, "salue la décision d'abroger l'article 87 bis du code du travail ainsi que le retour du crédit à la consommation". Par ailleurs, l'intervention de M. Hariz représentant des indépendants, s'est articulée autour de la réévaluation des coûts des projets qui enregistrent des retards.