"L'élément humain aura toute la priorité dans la politique de soutien de l'Etat au secteur de la presse, prioritairement sous forme d'aide à la formation qui sera accordée aux nouveaux comme aux anciens journalistes", c'est du moins ce qu'a déclaré, dimanche, le ministre de la Communication, M. Abderrachid Boukerzaza. Le ministre, qui s'exprimait de Constantine en marge de la cérémonie d'inauguration du Salon de la dinanderie, a précisé dans ce sens que "nous avons constaté que la majorité des erreurs et des fautes commises dans ce domaine provenaient d'un manque de professionnalisme". Selon le ministre, l'objectif de cette formation, c'est d'amener les journalistes à mieux comprendre le système de fonctionnement des institutions de notre pays, pour en faire de véritables outils de développement au service des populations. Les médias algériens doivent être en mesure de cerner de façon objective les enjeux économiques et politiques de ces institutions. Le salut de ces institutions et leur efficacité à booster notre développement économique, résident donc dans la capacité des journalistes à les maîtriser et à les promouvoir à l'échelle internationale. Mais, au-delà de ces institutions, les journalistes et les médias ont un autre défi à relever : promouvoir autrement l'Algérie. C'est-à-dire aborder les sujets relatifs à leurs pays avec rigueur, objectivité et pertinence. Les images négatives, dégradantes de l'Algérie souvent véhiculées par la presse occidentale, doivent être substituées par un regard beaucoup plus lucide de la part des médias algériens. En somme, les journalistes doivent " tremper leurs plumes". C'est en tout cas la conviction du ministre de la Communication. Le ministre, qui a également affirmé que l'Etat continuera d'accorder son soutien aux nouvelles publications de presse, a, par ailleurs, annoncé la promulgation prochaine d'un statut du journaliste élaboré en collaboration avec les représentants de la profession. Ce nouveau cadre légal garantit, en effet, les droits du journaliste tout en instituant de nouvelles relations au sein de la profession qui sera appelée à délivrer elle-même, par le biais de ses organisations syndicales, les cartes de presse. Notons tout de même que le secteur de la communication est l'un des secteurs qui a subi de plein fouet la crise du terrorisme qu'a connue l'Algérie dans les années 90. Il n'est pas le seul, certes, mais c'est l'un des secteurs qui a le plus souffert. Il a évolué sans cadre juridique donc, sans management pendant plus de 15 ans. Par ailleurs, l'inéluctabilité de l'ouverture du secteur de l'audiovisuel a également été évoquée par le ministre. En effet, la mise en service en Algérie, en 2008, de la télévision numérique terrestre (TNT) permettra de préparer le terrain à l'ouverture de l'audiovisuel, actuellement sous monopole de l'Etat. La TNT, au stade expérimental depuis plus d'une année, et qui devrait être mise en service en 2008 est une occasion pour la consécration de la liberté d'exercice dans le domaine audiovisuel. Le chef du gouvernement, a d'ailleurs, précisé en juin dernier devant les députés de l'Assemblée nationale que " l'activité dans le secteur audiovisuel doit s'exercer en toute liberté", soulignant que les réformes engagées dans le secteur de la communication devraient permettre de "mettre en place un dispositif technique et organique régissant le processus d'ouverture de l'audiovisuel" aux opérateurs privés. "Pour ce faire, le gouvernement aura à déterminer des phases de préparation et de transition en vue de réunir les conditions nécessaires à la réussite de ce projet", dira-t-il. Pour préparer le terrain à cette ouverture de l'audiovisuel, le gouvernement renforcera la télévision et la radio publiques en développant leurs capacités de production, en créant de nouvelles chaînes thématiques et en modernisant leurs réseaux de diffusion.