Lors de sa toute première apparition à l'occasion de la tenue du 1er Congrès international des TIC qui se tient depuis hier au Cerist, Hamid Bessalah, nouveau ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication annonce déjà la couleur d'une vision et méthode de travail quelque peu différente de son prédécesseur en insistant sur l'importance du facteur temps et la nécessité de délimiter les délais de réalisation. Hamid Bessalah ne semble pas partisan des chiffres “gonflés” et des pseudo-réalités, reconnaissant l'échec cuisant sur certains dossiers et la faiblesse des statistiques par rapport aux prévisions, notamment sur le chantier du haut débit et l'ADSL dont le taux de raccordement est très en deçà de ce qui était attendu, mais surtout de ce qui a été annoncé précédemment. “Le réseau à haut débit a connu une faible croissance, puisque nous ne disposons à ce jour que d'un taux de connectivité à haut débit de 1,20%”, déplorera le ministre tout en précisant que le nombre d'IPS actifs est de 25 alors que le nombre d'autorisations délivrées est de 76 et admettre ainsi que le marché des services TIC a connu “un développement timide” qui ne reflète pas encore son importance potentiel de croissance. Hamid Bessalah parfaitement au courant des défis qui l'attendent et de la difficulté de la tâche qui lui est incombée préfère faire dans l'urgence et parer aux priorités. Il annoncera, en outre, la mise en place de l'Observatoire des TIC qui devra intervenir, selon lui, dans les 4 semaines qui viennent, soutenant que cette institution sera le centre de référence et de suivi du secteur et renseignera sur l'état actuel et les perspectives. C'est aussi là, l'un des sept axes qui représente globalement la feuille de route du ministre qui parlera d'emblée du développement de la politique du secteur en se basant sur l'accélération de l'usage à travers l'application (e-education, e-emploi, e-culture, etc.). En rappelant la réforme dont a fait l'objet le secteur depuis l'année 2000, Hamid Bessalah, docteur de son état et ancien DG du Centre de recherche en technologies avancées, n'omettra pas d'évoquer la pertinence d'introduire les TIC dans le monde de l'entreprise (e-investissement, e-registre) tout en citant l'indissociable secteur de plus en plus fort en l'occurrence le privé (logistique, tourisme, e-maintenance, e-agriculture, etc.). “Il faudrait rationaliser le programme des TIC existants avec des contenus plus adaptés au besoin”, dira le ministre en abordant, par ailleurs, la nécessité d'accélérer le processus d'attribution des licences 3G qui devrait être concentrée sur les 3 opérateurs qui existent déjà sur le marché. Il parlera de la ressource humaine qui, de son avis, est l'élément central en plaidant pour le développement des métiers des TIC pour passer ensuite à la mise à niveau du cadre juridique lié au développement de la société de l'information et qui englobe d'autres aspects tel que la lutte contre la cybercriminalité. Assailli à la fin de la première de la matinée du Congrès par les journalistes, le nouveau ministre a tenu à satisfaire la curiosité des journalistes en précisant, entre autres, que l'opération Ousratic (PC par foyer) connaîtra un second souffle avec des nouvelles mesures au terme de l'étude d'évaluation menée actuellement par le Cread et de revenir sur l'objectif de l'organisation de pareilles manifestations. “La tenue de cette importante manifestation, placée sous le haut patronage de son Excellence Monsieur le Président de la République, témoigne de l'intérêt qu'accorde l'Etat au développement de l'économie basée sur l'information et la connaissance condition sine qua non pour s'intégrer efficacement au processus de la mondialisation”, a déclaré le ministre qui n'a pas manqué d'assister aux interventions d'éminents professeurs et spécialistes qui se sont succédé sous l'orchestration de M. Mebarek Boukaâba, P-DG du Groupe Touiza Télécom. Nabila SaIdoun