Salim Labatcha, Secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'agroalimentaire (FNTA), a indiqué, hier, en étant invité de la Rédaction de la Chaine 3 de la Radio nationale que l'incidence financière de l'application de l'abrogation de l'article 87 bis est de l'ordre de 30 milliards de dollars sur trois ans. Une première tranche de 7 milliards sera injectée dès janvier prochain. Pour M. Labatcha l'abrogation de l'article 87 bis concernant les plus bas salaires concerne l'élimination de la dernière injonction du FMI. Le calendrier fait bien les choses, puisque la tripartite a réussi sur le sujet le 24 février dernier qui est une date historique de la nationalisation des hydrocarbures, et l'annulation de cet article coïncide avec le 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution. Il faut savoir que cette abrogation concerne 3 millions de salaires dont 1 million du secteur privé sera effective dès le 1er janvier prochain et " sera étalée sur trois ans ", indique Labatcha qui précise que cela va nécessiter la refonte de la grille salariale. L'augmentation des bas salaires va donc avoir bien des incidences sur les salaires, et sa cohésion. Et il va falloir procéder graduellement : 7 milliards de dollars seront injectés cette année 2014 pour la révision des salaires car cet article va créer un tassement des salaires et on doit donc ouvrir d'autres chantiers de négociations des conventions de branches et entreprises ", indique le SG de la FNTA. Les bas salaires touchés sont ceux dont le SMIG est de 18000 DA . Mais est-ce que c'est ce chiffre que va toucher réellement le salarié non. Car cet article 87 bis exerce une limitation, c'est l'ensemble des salaires qui dépassent donc les 18000 DA et sur lesquels on doit commencer les retenues on descend donc avec cet abrogation pour arriver justement à plus de 18000 DA. Ce qui oblige à revoir la cohésion de la grille de salaire, déclare M. Labatcha qui explique qu'un groupe de travail réfléchit actuellement à la mise en œuvre et les incidences de celle-ci à partir du 1er janvier elle va concerner les plus bas salaires. Et c'est à partir de là que nous allons voir comment procéder pour la suite des salaires car il va falloir arriver à une logique des salaires. Et celle-ci faut-il le préciser concerne toutes les autres catégories, sans exclusive. " L'enquête de l'ONS indique que le salaire moyen des Algériens est un frein à la main-d'œuvre ce que refuse le SG de la FNTA qui estime que " le chômage a bien reculé. Mais il va falloir revoir le système de formation pour avoir une main-d'œuvre ciblée. Le pouvoir d'achat ne peut être interprété que par l'augmentation de salaire puisque nous constations que nous avons commencé l'augmentation des salaires en 2006 on l'a refait en 2010 et aujourd'hui avec l'article 87 bis, mais cela n'a pas suffi pour arriver à un pouvoir d'achat appréciable. Car à chaque fois qu'on augmente les salaires, on remarque l'augmentation des prix des produits. Et la solution est simple selon le SG de la FTNA il s'agit de " maîtriser les marchés. Il faut que le marché soit organisé. La baisse du prix du pétrole n'inquiète pas mais elle est considérée comme une alerte. Le fonds de régulation des recettes peut soutenir au moins pour trois ans avec 4423, 3 milliards. Il y a donc urgence pour diversifier notre économie et ne plus dépendre des hydrocarbures " estime M. Labatcha. Le ministère du Commerce doit prendre des mesures urgentes pour la mise en place d'un système de contrôle de marché. " D'autre part et pour la protection de la production nationale, le président de la FNTA insiste que " l'UGTA demande la protection de production nationale, et nos produits sont compétitifs. Faut-il préciser que les produits importés sont de mauvaises qualités. Par ailleurs, le SG de la FNTA indique que dans la loi de finances 2015 on retrouve une vingtaine d'articles pour les facilités accordées à l'investissement. Elles sont faites pour attirer les investisseurs. La loi de finances 2014 contient ces mesures incitatives par rapport aux fiscalités droits de douanes etc. Et dans cette loi de finances 2015 on constate la reconduction des mêmes mesures et il y a une dizaine d'articles concernant les réductions fiscales TVA, TAP etc…, par exemple. Concernant les amendements proposés hier, il y a le crédit à la consommation qui intéresse les ménages pour booster la production nationale, indique M. Labatcha qui ajoute qu'il y a aussi le timbre du passeport qui est proposé à 10.000 DA alors qu'on a demandé à ce qu'il soit fixé à 2000 Da, mais aux dernières nouvelles, je crois qu'il a été maintenu à 8000DA ", indique M. Labatcha. Pour ce qui est de l'autorisation d'importation proposée par l'UGTA, M. Labatcha indique que “nous avons le système qui est appliqué aux médicaments pour être appliqué à d'autres produits. Il faut donc réguler et voir de quoi on a besoin comme quantité et qu'est-ce qu'on peut produire et le manque qu'il faut assurer avec un cahier de charge pour composer, c'est ça le système qu'on préconise”. Pour l'entrée de l'Algérie à l'OMC, le SG de la FTNA, " le retard dans ce dossier est à l'avantage de l'Algérie. On ne peut pas affronter cette organisation et ses 160 pays qui dirige 97% du commerce extérieur mondial. D'ailleurs remarque-t-il on doit marquer un retard pour bien étudier ce cas car l'OMC est actuellement traversée par deux courants USA- transatlantique et les pays du Brics. Eux-mêmes se constituent en deux clans alors lequel doit-on prendre ?, questionne M. Labatcha...