Des nouveautés, il y en a des tas au Salon international du livre, mais jusqu'à présent aucun ouvrage n'a fait véritablement sensation. Hormis le phénoménal Harry Potter vendu comme des petits pains (2 700DA) 48h après sa sortie en France vendredi dernier, les ouvrages proposés, notamment par les maisons locales n'ont pas fait grand effet. Pas de remise non plus dans ce grand rendez-vous du savoir, puisque les prix sont, selon les éditeurs “ très corrects ”. “ Quand on propose un livre d'histoire à 550 DA, je ne vois pas comment on peut en réduire le prix alors que certaines maisons étrangères proposent des romans à plus de 1.000DA ” remarque un représentant de Casbah éditions. Une maison d'ailleurs qui s'est distinguée comme toujours par son espace aussi bien centralisé qu'achalandé. Plus d'une quinzaine de nouveaux titres sont présentés par cette maison réputée pour sa spécialisation dans la chose historique. D'ailleurs, l'incontournable, Des noms et des lieux du défunt Mostéfa Lacheraf vient juste d'être traduit en arabe aux cotés des nouveautés comme Du PPA au FLN, mémoire d'un combat (582DA) et du Géant aux yeux bleus (720DA) respectivement de Omar Boudaoud et Medjaoui Abdel'alim. Le reste des éditions locales présentes en force avec 162 éditeurs et 82.000 titres, offrent une extraordinaire brochette de romans signés parfois par des journalistes qui se versent de plus en plus dans l'univers romanesque, à l'exemple de Mutapha Benfodhil, Chawki Amari, Abdelwahab Boumaza etc…Chez Barzakh, les dernières parutions sont titrées “ Bleu, blanc, vert ” de Maïssa Bey, Le faiseur des trous de Chawki Amari, et l'archéologie du chaos (amoureux) de Mustapha Benfodhil. Du côté de chez Chihab, deux livres, selon les dires du chargé de communication de ces éditions, font l'événement. Il s'agit de Minuit passé de douze heures, des fragments de textes, signé Kateb Yacine (700DA) et le nouvel ouvrage de Rachid Mokhtari, Imagar, (450DA) un roman dont le titre représente le nom d'un village de Kabylie. Alpha, une maison qui gagne en opulence, propose pour sa part des nouveaux titres à l'exemple de Had Ezzine de notre confrère d'El Watan, Abdelwahab Boumaza et La nuit du henné de Hamid Grine. La grosse maison d'édition publique, l'Anep,remet pour sa part son excellente collection, Les voix de l'anticolonialiste où sont repris les brillantes œuvres signées Jean-Paul Sartre, Frantz Fanon, Albert Mémi etc… ainsi que plus d'une dizaine de nouveautés dont Dictionnaire encyclopédique de l'Algérie de Achour Cheurfi, L'œuvre de Ibn Yusuf Al-Sanusi de Mohamed Souheil Dib, L'Emir Abdelkader chevalier de la foi de Mohamed-Cherif Sahli... Le stand ce ces éditions côtoie celui du ministre de la Culture qui a tenu sa promesse de publier d'ici la fin de l'année, 1001 livres dans le cadre de “Alger, capitale de la culture arabe”. 822 livres non destinés à la vente ont d'ores et déjà atterri au Salon et beaucoup de visiteurs ont focalisé leur regard sur la publication de la colossale Muqaddima d'Ibn Khaldoun. L'autre maison publique, ENAG qui a échappé de justesse à la vague des dissolutions d'entreprises au début des années 90, est toujours égale à elle-même. Mitoyenne de Casbah éditions, l'ENAG fait surtout dans la réédition des classiques français tombés évidemment dans le domaine public. Pour ce salon, cette entreprise nationale des arts graphiques, ENAG, en rééditant des grandes oeuvres plutôt simplifiées et donc destinées aux enfants, à l'image du fabuleux Colomba de Prosper Mérimée et du fantastique, Bel Ami de Guy de Maupassant cédés, comble de tout, pour des pacotilles : entre 70 et 150 DA. En tout, les mordus du livre peuvent encore faire leurs achats dans cet immense Salon qui propose des ouvrages touchant à tous les domaines et qui ferme ses portes vendredi prochain.