Dans un entretien accordé au journal électronique Tout Sur L'Algérie, Guillaume Josselin, DG de Renault, s'est étalé sur de nombreux sujets relatifs à la politique commerciale du géant de l'automobile en Algérie, essentiellement après l'ouverture de l'Usine de Oued Tlélat à Oran. Ainsi, répondant à une question relative au prix de cette voiture, le DG a exprimé la volonté de son groupe de commercialiser " une version haute de gamme ". " Une version qui soit positionnée dans le haut du segment des petites berlines familiales ", a-t-il dit. Tout en affirmant que la voiture dispose des dernières technologies. "C'est une voiture qui a l'ABS, le double airbag, le radar de recul, un GPS intégré, etc. En termes de rapport qualité-prix, elle est extrêmement bien positionnée ", a assuré M. Josselin. En outre, le DG a fait savoir que " l'année prochaine, nous allons commercialiser d'autres versions qui seront moins équipées et plus accessibles financièrement. Mais sachez que c'est une intention délibérée de notre part pour positionner le véhicule dans le haut du segment ". " Un choix qu'on assume parfaitement. Il fallait lancer la meilleure pour montrer aussi que cette usine qui répond à tous les standards et normes internationales en terme de qualité peut fabriquer un véhicule de très bonne qualité et au top de son segment ", a assuré le DG. Par ailleurs, le DG a exprimé la fierté de Renault d'être " le premier à avoir implanté une usine de fabrication automobile en Algérie, et d'être un peu le pionnier dans ce domaine ". Tout en affirmant que " c'est une grande fierté aussi d'avoir tenu nos engagements en réalisant ce projet dans les délais sur lesquels nous nous étions engagés ". Répondant à une question relative aux critiques quant à l'ouverture de cette usine, M. Josselin a indiqué qu' "il est normal qu'on subisse des critiques. Renault ne peut pas être aimé par tout le monde ". " Mais probablement aussi, ce projet peut gêner certains intérêts. Renault est une entreprise qui fait du business et des affaires. À chaque fois que toutes les conditions sont réunies pour créer une usine, nous le faisons. En fait, je ne vois pas bien la dimension politique dans ce projet. Renault ne fait pas de politique ", a-t-il dit. S'agissant du volet financier et la valeur ajoutée qu'apporte l'usine de Oued Tlélat à Renault, M. Josselin a assuré que " quand on initie un projet industriel, on vise le long terme. Il n'y a pas de gain sur le court terme. Lorsqu'on installe une usine, on se projette sur plusieurs décennies ". Avant de poursuivre, " ce n'est même pas sur deux ou trois ans. Cela a été le cas des implantations de Renault dans les pays où on est présents aujourd'hui, comme la Turquie ". " Notre objectif en Algérie c'est de réaliser un projet sur plusieurs phases. Les gains viendront grâce notamment au taux d'intégration qu'on réalisera en local ", a martelé M Josselin. " Plus le taux d'intégration augmentera, plus on diminuera notre logistique qui est aujourd'hui élevée. Là encore, on est dans la relation gagnant- gagnant. C'est l'intérêt de Renault d'augmenter le taux d'intégration en local, ce qui nous permettra de faire des économies et de baisser les coûts de production. C'est aussi l'intérêt de la filière automobile en Algérie de voir se développer un tissu de sous-traitance ou de fournisseurs autour de notre projet industriel ", a-t-il soutenu. De surcroît, et quant au transfert de technologies, le DG a indiqué que la " voiture est fabriquée en Algérie. Elle est fabriquée par des Algériens. 350 emplois directs ont été créés et près de 500 emplois indirects ". " On est dans une phase de démarrage. Il y aura d'autres phases avec un taux d'intégration plus important ", a-t-il argumenté. " Je réponds à ceux qui nous critiquent : qu'ils fassent la même chose que nous ! J'insiste : l'usine d'Oran est l'amorce de la création d'une filière automobile en Algérie ", a martelé M. Josselin. Tout en ajoutant que " chez Renault, le transfert de compétence se fait tous les jours et tout le temps, à travers notamment le développement de notre réseau, la création d'emplois et la formation de notre personnel ". Répondant à une question relative à l'évaluation du marché algérien de l'automobile, il a indiqué que celui-ci a un grand " potentiel ". En langue des chiffres, M. Josselin a indiqué qu'en dix ans, les ventes ont été multipliées par dix. Le taux d'équipement automobile pour 1 000 habitants est de 100 véhicules.