Le groupe d'experts algéro-qatari qui ont débuté leurs travaux vendredi dernier à Doha (Qatar) s'attellent à la préparation de 15 documents (accords, mémorandums d'entente et programmes exécutifs) liés à la coopération bilatérale dans plusieurs secteurs avant de les soumettre, pour examen et signature, à la Grande commission mixte, présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue qatari, Abdallah Ben Nasser Ben Khalifa Al-Thani. Plusieurs secteurs, dont l'énergie, l'industrie, l'éducation, l'enseignement supérieur, les travaux publics et l'agriculture, sont au menu des travaux du groupe d'experts comme l'a si bien indiqué le directeur général Monde arabe au ministère des Affaires étrangères et chef de la délégation algérienne, Abdelhamid Chebchoub, à l'ouverture de ces travaux. Il est important de rappeler que l'Algérie et le Qatar sont liés par des accords signés au cours de la dernière session de la commission mixte dans différents domaines, notamment les mines, le transport maritime, le pétrole et le gaz, l'industrie pétrochimique et l'agriculture. Les relations de coopération entre l'Algérie et le Qatar sont "privilégiées et diversifiées", a-t-il affirmé, citant à ce titre le projet d'usine sidérurgique de Bellara (Jijel), le projet de transformation du phosphate en engrais et le Fonds d'investissement commun algéro-qatari. D'ailleurs, lors de sa dernière visite en Algérie au mois d'avril dernier, à l'invitation du président de la République Abdelaziz Bouteflika, l'Emir du Qatar Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani était accompagné d'une importante délégation comprenant notamment le ministre des Affaires étrangères, Khaled Ben Mohamed Al-Attia. Cette visite a été l'occasion pour le président de la République d'examiner avec l'Emir de l'Etat du Qatar les voies et moyens de consolider et promouvoir les relations bilatérales dans divers domaines de manière à répondre aux attentes des deux peuples frères. L'un des derniers accords " économiques " entre les deux pays remonte au mois de décembre dernier, où l'entreprise algérienne Sider et Qatar Steel ont procédé, de manière "officielle et définitive", à la signature d'un accord de partenariat pour la réalisation d'un complexe sidérurgique de Bellara à Jijel. Cette annonce a été faite par Amara Benyounès lors d'une conférence de presse conjointe avec les deux chefs de la diplomatie, Ramtane Lamamra et Khaled Bin Mohamed Al-Attia. Au terme d'une série de négociations intenses de près de deux ans, les travaux de réalisation de ce gigantesque projet "seront lancés dans les prochaines semaines". Le MAE qatari a indiqué que les deux parties aspirent à ce que ce complexe soit celui de "développement", qui vient à point nommé renforcer les projets complémentaires entre les deux pays. L'hôte de l'Algérie a salué les efforts consentis par les deux pays pour aboutir à ce résultat. Cet ouvrage "important et stratégique" produira "4,2 millions de tonnes d'acier par an." Son aboutissement renseigne sur la "très forte volonté politique de l'Algérie et du Qatar, ainsi que la grande confiance qui anime les deux parties". En terme économique, le projet de Bellara constitue un "premier jalon d'un partenariat stratégique". Quant au coût de réalisation dudit complexe, il s'élève à 2 milliards de dollars, et produira, dans une première étape, 2 millions de tonnes d'acier par an à partir de 2017. Le capital du complexe sera géré selon la règle 51/49. Outre ce complexe sidérurgique, la coopération entre Alger et Doha s'étalera à la réalisation de la base logistique à Larbaâtache (Boumerdès)… Reste donc à concrétiser les travaux des experts au plus haut niveau.