Les prix du pétrole, à leur plus bas niveau en quatre ans, accentuaient leurs pertes hier dans les échanges matinaux en Asie à la veille d'une réunion cruciale de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier perdait 24 cents, à 73,85 dollars, tandis que le Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance reculait de 17 cents à 78,16 dollars. "Pour le moment, l'issue de la réunion de l'Opep occulte tous les autres facteurs" déterminant les cours du brut, a noté Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures. "Les prix sont sous pression depuis une rencontre entre certains membres de l'Opep et la Russie qui n'a débouché sur aucune mesure concrète concernant une baisse de production" susceptible de soutenir les prix, a-t-il rappelé. Les ministres des 12 Etats de l'Opep doivent discuter aujourd'hui à Vienne de leur plafond collectif de production, figé depuis trois ans à 30 millions de barils par jour, soit près du tiers du pétrole brut extrait quotidiennement dans le monde, sur fond de chute des prix de plus de 30% en cinq mois. Des responsables du Venezuela et de l'Arabie saoudite, membres éminents de l'Opep, ont en effet tenu mardi une réunion au format inédit avec des homologues de la Russie et du Mexique, deux Etats producteurs non affiliés au cartel. Lors de cette rencontre, ils se sont entendus sur le fait que le prix du pétrole brut n'était "pas bon" mais aucune mesure commune n'a été arrêtée. "Nous avons décidé de rester en contact et nous nous rencontrerons de nouveau dans trois mois", a raconté à la presse le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Rafael Ramirez. La chute des cours pèse lourdement sur les recettes budgétaires des Etats producteurs, et certains comme le Venezuela poussent ouvertement le cartel à réduire sa production, dans l'espoir de stabiliser les prix du brut. Mais l'Arabie saoudite, chef de file du cartel dont elle assure à elle seule le tiers de la production et chantre du statu quo ces dernières années, semble jusqu'ici rester sourde à ces préoccupations. La veille, le prix du pétrole est descendu à son plus bas niveau en quatre ans mardi à New York après un regain de spéculations sur les intentions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à deux jours d'une réunion du cartel. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre a plongé de 1,69 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 74,09 dollars, un niveau plus atteint depuis le 17 septembre 2010. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a terminé à 78,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,35 dollar par rapport à la clôture de lundi. "Le marché est entièrement dicté par les gros titres sortant des derniers préparatifs" avant cette rencontre, a souligné Robert Yawger de Mizuho Securities USA. "Or le dernier en date fait référence à l'échec d'une rencontre entre Saoudiens, Vénézuéliens, Mexicains et Russes. Ils n'ont pas réussi à trouver de terrain d'entente sur la façon de réduire la production mondiale", a-t-il expliqué. Des responsables du Venezuela et de l'Arabie saoudite, membres éminents de l'Opep, ont en effet tenu mardi une réunion au format inédit avec des homologues de la Russie et du Mexique, deux Etats producteurs non affiliés au cartel. Lors de cette rencontre, ils se sont entendus sur le fait que le prix du pétrole brut n'était "pas bon" mais aucune mesure commune n'a été arrêtée. Selon Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com, il n'est toutefois pas étonnant qu'aucun accord ait été atteint en amont de la réunion d'aujourd'hui, car "la situation est très complexe cette année, l'Iran, l'Irak et la Libye souhaitant être exemptés d'une réduction de la production". Ces trois pays ont vu leur production pétrolière limitée à divers degrés ces dernières années -- notamment à cause des sanctions occidentales pour l'Iran et de grèves sur les installations pétrolières en Libye -- et souhaitent revenir en force sur le marché dès que possible. L'annonce d'une croissance plus solide que prévu aux Etats-Unis au troisième trimestre (+3,9% en rythme annualisé), signe de bon augure pour la demande énergétique dans le pays, "aurait dû apporter plus de soutien au marché", a relevé pour sa part John Kilduff d'Again Capital. "Cela montre bien que les acteurs du marché restent sceptiques sur l'éventualité d'une entente pour stabiliser les prix de la part des membres de l'Opep."